GENÈVE - La situation des droits de l'homme en Chine a connu ces dernières années des reculs majeurs en matière de liberté d'expression et de répression des défenseurs, a indiqué jeudi le rapport annuel de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme.
"La presse chinoise est l'une des moins libres du monde, la liberté de parole étant limitée afin de satisfaire les critères de propagande du Parti communiste chinois (PCC), surtout en ce qui concerne la presse électronique", note le rapport.
"La Chine a développé l'un des filtres internet les plus importants du monde", souligne le texte élaboré conjointement par l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH).
"Toute information non-conforme aux critères de propagande du parti est quasiment inaccessible par les internautes chinois", relève le rapport.
Il souligne en outre "la complicité de certaines entreprises occidentales, qui fournissent la technologie nécessaire au blocage d'internet et apportent un soutien aux efforts déployés par les agences du PCC pour traquer les dissidents".
La répression du gouvernement chinois s'est "accentuée en 2007", "afin qu'aucune voix dissidente ne vienne perturber les Jeux olympiques de 2008", note l'Observatoire.
Selon le texte, "la répression du PCC à l'encontre du mouvement de défense des droits de l'homme s'est largement développée, organisée et systématisée".
"Un puissant système de répression composé de 200.000 membres de la police militaire qui sont équipés des dernières technologies et qui coopèrent avec la police locale" réprime toute activité de défense des droits de l'homme.
Seule lumière dans ce sombre tableau, le rapport relève des progrès concernant les condamnations à mort.
La peine de mort en Chine constitue les trois quart des condamnations à mort prononcées dans le monde. En cause notamment, les autorisations accordées aux tribunaux provinciaux ou même de district de prononcer cette condamnation, dont ils abusent par conviction politique ou vengeance personnelle.
En 2007, le gouvernement chinois a décidé que le droit d'approuver une condamnation à mort revenait à la Cour suprême.
"Dans les prochaines années, le nombre des condamnations à mort devraient rapidement décroître", espère dès lors l'Observatoire.