APA-Kigali (Rwanda) L'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) incite le gouvernement rwandais à réviser la loi d'abolition de la peine de mort et d'annuler la prison à vie en confinement solitaire isolé, dans le cadre des procès des génocidaire de 1994.
Dans son rapport publié vendredi, HRW a indiqué que la clause de la loi constituait un obstacle au bon esprit du gouvernement rwandais pour le respect des droits de l'homme et la promotion de la justice.
« Bien que le gouvernement rwandais ait abolit la peine de mort pour les crimes les plus terribles, ce qui est à louer, la clause d'isolation est très regrettable et remplace en réalité la peine de mort », a indiqué le rapport, tout en lançant un appel au gouvernement pour l'annulation de telles dispositions dans la récente législation révisant la gacaca (système de jugement traditionnel) et la proposition de révision du code pénal.
L'année dernière, le Rwanda avait pris des mesures fondamentales et radicales pour l'abolition de la peine de mort dans sa législation dans le cadre d'une série d'importantes réformes judiciaires en vue du transfert des cas et suspects de génocide pendant au Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en Tanzanie.
Cependant, le remplacement de l'isolation a dès lors suscité une controverse au sein de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme qui décrivent la clause d'être étroitement liée à la peine de mort.
À trois occasions, le TPIR a rejeté les demandes du gouvernement rwandais pour le transfert de cas et suspects de génocides vers le Rwanda, une décision qui avait été largement critiquée par le gouvernement rwandais.
Les juges du TPIR avaient, à toutes ces occasions, déclaré que le Rwanda n'avait toujours pas fourni des preuves nécessaires de mener un procès équitable aux sérieux suspects du génocide.
Par ailleurs, HRW a demandé au gouvernement d'adopter et de mettre en œuvre des lois qui donneront aux juges les moyens d'appliquer leurs décisions sur les autres agents de l'Etat, dont la police.
« Nous demandons au gouvernement de donner l'ordre à la police et autres agents de l'Etat de respecter la vie et l'intégrité physique des citoyens, dont les détenus, et de tenir pour responsables les agents de la police et de l'Etat coupables de transgression», a souligné le rapport.
Le Rwanda a connu un génocide qui a coûté la vie à plus de 800 mille personnes entre avril et juin 1994, après que l'avion du président hutu d'alors, Juvénal Habyarimana, eut été abattu.
Dépêche reproduite avec l'aimable autorisation de l'APA