Un Chinois de 28 ans a été condamné lundi à la peine de mort pour le meurtre en juillet de six policiers à Shanghaï, a annoncé l'agence Chine Nouvelle, citant le tribunal.
Yang Jia, chômeur originaire de Pékin, a été reconnu coupable d'assassinat lors d'un procès qui avait débuté mardi dernier à huis clos, selon l'agence officielle, qui ne précise pas s'il a fait appel.
Le 1er juillet, Yang s'était rendu dans un immeuble de la police de Shanghaï, tuant six policiers à coups de couteau, un acte de vengeance selon le parquet.
En octobre dernier, Yang avait été contrôlé par la police alors qu'il circulait à vélo dans les rues de Shanghaï, sans ses papiers.
Le soupçonnant d'être un voleur, des policiers l'avaient interrogé dans un commissariat pendant plusieurs heures avant de le relâcher.
Dès lors, Yang Jia n'avait cessé de réclamer un dédommagement, retournant même plusieurs fois à Shanghaï, avaient indiqué en juillet des médias chinois.
Avant son geste meurtrier, Yang Jia avait réclamé en vain que les policiers qui l'avaient arrêté soient limogés et demandé 10.000 yuans (environ 1.000 euros) en dédommagement.
Les autorités judiciaires ont donné peu de détails lundi sur une affaire qui a généré une polémique, car l'agresseur a été présenté comme victime d'abus de pouvoir.
Un quotidien du sud, le Southern Weekend, lui avait même consacré un article plutôt compréhensif, se demandant comment il avait pu en arriver là.
Selon certains médias, Yang s'est vu refuser un avocat choisi par son père.
"Je ne dis pas que Yang Jia n'aurait pas dû être condamné à mort, mais il aurait dû être jugé de manière ouverte et loyale", a estimé l'avocat de Pékin Li Jinsong, qui a suivi l'affaire avec attention, sans être partie prenante.
"Les autorités de Shanghai ne lui ont pas offert ce cadre, c'est un abus de la justice chinoise", a-t-il ajouté.
Son procès, considéré comme sensible, avait été reporté après les jeux Olympiques de Pékin.
Lundi, des internautes continuaient à afficher leur soutien à Yang.
"Des rebelles comme Yang Jia ne craignent pas la mort, mais le déshonneur", indiquait un texte circulant sur l'internet.