Strasbourg, 28.02.2003 - Peter Schieder, Président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et Walter Schwimmer, Secrétaire Général de l'Organisation ont voulu marquer la date du 1er mars - Journée internationale pour l'abolition de la peine de mort - en appelant les gouvernements du monde entier à abandonner l'usage de la peine capitale.
" La peine de mort est arbitraire, discriminatoire et irréversible. Les erreurs judiciaires - qui ne peuvent jamais être totalement exclues - ne peuvent être corrigées dans de tels cas. L'abolition de la peine de mort est un objectif majeur du Conseil de l'Europe, et nous devons nous battre pour une abolition totale de la peine capitale, en Europe bien sûr, mais également à l'échelle de la planète " a déclaré M. Schwimmer.
Le Secrétaire Général a réitéré sa satisfaction quant à la décision prise en janvier dernier par le Gouverneur de l'Illinois, George Ryan, de commuer la peine de 156 condamnés à mort en peine d'emprisonnement à vie. Il a également appelé les Etats-Unis - qui bénéficient du statut d'observateur auprès du Conseil de l'Europe - à ne pas exécuter César Roberto Fierro Reyna, Roberto Moreno Ramos et Osvaldo Torres Aguilera, trois ressortissants mexicains qui se trouvent actuellement dans les couloirs de la mort américains.
" La peine de mort est en totale contradiction avec notre conviction de la justice et de la dignité humaine. Alors qu'elle n'existe plus sur le continent européen - qui est devenu une zone de facto exempte de la peine de mort - l'Assemblée parlementaire considère que le droit de toute personne à la vie est fondamental et dépasse les frontières géographiques. En particulier, des pays ayant le statut d'observateur auprès du Conseil de l'Europe sont supposés partager les valeurs fondamentales de notre Organisation, " a souligné Peter Schieder.
Dans une résolution adoptée en juin 2001, l'Assemblée parlementaire demandait au Japon et aux Etats-Unis d'Amérique, tous deux observateurs auprès du Conseil de l'Europe, d'instituer sans délai un moratoire sur les exécutions, de prendre les mesures nécessaires pour abolir la peine de mort et d'améliorer immédiatement les conditions d'existence dans les "couloirs de la mort", faute de quoi ils risquaient de voir remettre en question leur statut d'observateur si aucun progrès notable n'était constaté au 1er janvier 2003. Un débat sur cette question sera organisé à l'occasion de la session de juin 2003 de l'Assemblée parlementaire.