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Peine de mort requise contre l'ancien gourou de la secte Aoum

dépêche de presse du 24 avril 2003 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Japon
Shōkō Asahara
TOKYO (AP) - Le procureur général du tribunal de Tokyo a requis jeudi la peine de mort à l'encontre de Shoko Asahara, ancien gourou de la secte Aoum-vérité suprême accusé d'avoir commandité un attentat au gaz sarin qui a fait 12 morts dans le métro de la capitale japonaise en 1995.

"La gravité du crime est sans précédent dans ce pays. Il n'y a pas de place pour la clémence", a lancé le procureur général. Shoko Asahara, 48 ans, est accusé d'avoir envoyé ses principaux disciples dans le métro de Tokyo pour y libérér du sarin, un gaz neurotoxique, à l'heure de pointe du matin le 20 mars 1995.

L'attentat visait des stations proches du quartier des ministères et offices gouvernementaux. Douze personnes ont été tuées et 5.000 autres intoxiquées. Au cours du procès qui s'est ouvert en avril 1996, des membres de la secte ont expliqué que cette attaque chimique visait à renverser le gouvernement, créer le chaos au Japon et hâter la venue de l'Apocalypse.

Asahara, qui nie les faits, est également accusé d'avoir ordonné une série d'assassinats et d'enlèvements. Les avocats de l'ex-gourou ont plaidé que les crimes en question ont été perpétrés par des disciples de Shoko Asahara, sans que celui-ci soit impliqué.

Neuf de ses principaux lieutenants ont déjà été condamnés à mort pour l'attentat au gaz sarin et d'autres crimes. Les 12 avocats de la défense, commis d'office, devraient présenter leurs conclusions les 30 et 31 octobre 2003, mais le verdict n'est pas attendu avant mars 2004. Plusieurs années pourraient encore s'écouler si un des accusés fait appel.

Les procès criminels au Japon, où il n'existe pas de jury populaire, sont généralement longs, en raison de longues pauses entre chaque audience. Il y en a eu 254 depuis l'ouverture du procès de membres de la secte le 24 avril 1996. Le mouvement, qui revendiquait plus de 10.000 fidèles dans le monde et n'en compte aujourd'hui qu'un millier environ selon des estimations, fait l'objet d'une surveillance policière constante. A l'issue d'une autre procédure, la secte a été condamnée à verser 3,8 milliards de yens (29 millions d'euros) de dommages et intérêt aux victimes.
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