AMMAN (AFP) - Le procureur jordanien a retenu quatre charges, dont le "meurtre prémédité", contre un journaliste japonais responsable d'une explosion meurtrière à l'aéroport d'Amman, ce qui le rend passible de la peine de mort, a indiqué lundi soir à l'AFP une source judiciaire.
"Le procureur de la Cour de sûreté de l'Etat Mohannad Hijazi a accusé Hiroki Gomi de meurtre prémédité, de détention d'explosif sans permis, de dommages et de préjudice aux biens de tiers", a précisé cette source.
Selon elle, le journaliste est passible de la peine de mort en raison de l'accusation de "meurtre prémédité". Le procureur a décidé l'arrestation pour "14 jours de Hiroki Gomi pour les besoins de l'enquête", a ajouté cette source.
M. Gomi, 36 ans, photographe au journal Mainichi Shimbun, a été arrêté jeudi dernier à l'aéroport international Queen Alia (35 km au sud d'Amman), où il était arrivé en provenance d'Irak, après qu'un engin dans son bagage eut explosé, tuant un agent de sécurité et blessant trois autres dont un grièvement.
L'agent de sécurité avait remarqué une pièce métallique suspecte dans le bagage du photographe et alors qu'il s'apprêtait à l'examiner, elle a explosé le tuant sur le coup.
Le photographe a affirmé à la police avoir rapporté cet objet ainsi que d'autres objets anciens de Bagdad, "comme souvenirs de guerre".
Auparavant, le ministre jordanien de l'Information Mohamad Adwan, qui recevait à Amman le rédacteur en chef adjoint du quotidien Mainichi Shimbun, Ito Yoshiaki, avait déclaré que M. Gomi était "entendu par les autorités judiciaires" et assuré qu'il aurait "un procès équitable".
M. Yoshiaki, de son côté, avait indiqué avoir pris contact avec le procureur jordanien et souligné que "le journal respectait les lois jordaniennes et toute décision qui serait prise par les tribunaux" du royaume.
Le journal a choisi un avocat jordanien pour défendre le journaliste, Me Hafez Amine.
Dimanche, le quotidien jordanien Al-Arab Al-Youm avait indiqué qu'un engin explosif aurait été trouvé dans la maison du traducteur jordanien du photographe japonais. "Les services de sécurité ont trouvé un engin semblable au domicile du (traducteur) jordanien, avec lequel ses enfants jouaient. Ils ont pris la bombe et l'ont faite exploser dans un endroit éloigné", selon le journal.
Gomi avait passé deux ans en Jordanie et couvert la guerre en Irak, selon son journal. Il devait regagner jeudi dernier Tokyo via Le Caire.