Alors que la Chine annonçait dernièrement vouloir diminuer le nombre de condamnés à mort, la Cour populaire suprême (CPS) de Chine a récemment approuvé la sentence condamnant à la peine capitale deux hommes accusés d'avoir imprimé de "considérables" montants de fausse monnaie.
Environ 70 millions de yuans (10,29 millions de dollars) d'argent contrefait n'ont pas encore été retrouvés.
La CPS a jugé que l'acte était "extrêmement grave", et avait "sérieusement nuit à la monnaie nationale et à la régulation financière", et qu'il devait par conséquent être sévèrement puni par la loi.
La Cour populaire intermédiaire de Shantou, dans la province du Guangdong (sud), a condamné à la peine de mort Xu Shaorong et Zhu Yingwu, les privant de leurs droits civiques et confisquant tous leurs biens personnels.
Les enquêteurs ont découvert que les deux hommes coopéraient étroitement pour falsifier des billets de banques depuis novembre 2004. Xu Shaorong finançait les opérations, tandis que Zhu Yingwu s'occupait d'imprimer la monnaie et de la vendre.
Entre janvier et avril 2005, la bande menée par Xu Shaorong et Zhu Yingwu a produit cinq lots de billets de 50 yuans de 1999, pour une valeur de 81,9 millions de yuans.
Du 12 au 17 avril derniers, Zhu Yingwu a produit tout seul, sans prévenir Xu Shaorong, des billets de 100 yuans de 1999 pour une valeur de 11,06 millions de yuans. Zhu a ensuite vendu la fausse monnaie, faisant 630 000 yuans de bénéfices.
Onze caisses de billets ont été saisies par la police, pour une valeur de 24 millions de yuans, ainsi que 180 000 yuans de gains appartenant à Xu et Zhu.
La peine prolonge la campagne de la CPS pour combattre la falsification de monnaie. La cour a ajouté que ce crime "ne troublait pas seulement la circulation de la monnaie au niveau national, mais nuisait à la réputation du RMB (monnaie chinoise).
Entre 2006 et 2008, les cours chinoises ont traité 3 228 cas de contrefaçon, et condamné 4 524 personnes. Parmi elles, 838 (18,5%) ont été condamnées à des peines de plus de trois ans, et dans les pires des cas, à la peine de mort.