Le Japon exécute des détenus souffrant de troubles mentaux, dont certains sont rendus fous par le traitement qu'ils subissent en détention, dénonce Amnesty International dans un rapport publié jeudi.
Les prisonniers condamnés à mort au Japon sont détenus à l'isolement, parfois pendant des décennies, sans savoir avant le matin même de leur exécution quand celle-ci va avoir lieu, ce qui peut conduire à des "troubles mentaux importants", souligne Amnesty International.
Le rapport se concentre sur les cas de cinq détenus condamnés à mort. L'organisation de défense des droits de l'Homme, basée à Londres, n'a pas eu un accès direct à ces prisonniers. Elle s'est fondée sur des interviews de proches, d'avocats et sur des rapports médicaux pour conclure qu'ils souffraient probablement de troubles mentaux.
Le Japon est, avec les Etats-Unis, l'un des rares pays industrialisés où la peine de mort est en vigueur. Les exécutions s'effectuent par pendaison dans l'archipel.
L'exécution de prisonniers souffrant de troubles mentaux placerait le Japon en infraction avec les normes de l'ONU sur la peine de mort. Amnesty International demande un moratoire immédiat sur les exécutions dans le pays.
Makoto Teranaka, un responsable d'Amnesty qui a participé à l'élaboration du rapport, précise qu'il est impossible d'évaluer pleinement l'état de santé mentale des condamnés à mort au Japon ou de les traiter, du fait de leur isolement.
Il y a actuellement 102 détenus dans les couloirs de la mort au Japon. Les dernières exécutions dans l'archipel remontent à juillet, lorsque trois condamnés ont été pendus.