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Amnesty s'en prend à la Chine dans son rapport annuel sur la peine de mort

dépêche de presse du 29 mars 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
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LONDRES — Amnesty International a appelé la Chine à la transparence sur le nombre d'exécutions auxquelles elle procède chaque année, à l'occasion de la publication mardi de son rapport annuel sur l'état de la peine de mort dans le monde.

L'organisation de défense des droits de l'homme, dont le siège est à Londres, s'est refusée à publier ne serait-ce qu'une estimation du nombre des exécutions en Chine, pays le plus peuplé au monde, considérant que les chiffres habituellement avancés sont loin de correspondre à la réalité.

Quels que soient les véritables chiffres, ils sont de l'ordre de plusieurs "milliers" et "la Chine a exécuté (en 2009) plus de gens que dans le reste du monde entier", écrit Amnesty dans son rapport.

"Aucune personne condamnée à mort en Chine ne bénéficie d'un procès équitable, en accord avec les normes internationales", accuse l'organisation.

"Les autorités chinoises prétendent que moins d'exécutions ont lieu (que par le passé). Si c'est vrai, pourquoi ne disent-elles pas au monde combien de personnes l'Etat envoie à la mort ?", s'est interrogé Claudio Cordone, secrétaire général par intérim d'Amnesty.

Selon le rapport, au moins 714 personnes ont été exécutées dans 18 pays en 2009, principalement en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Au moins 2.001 ont été condamnées à mort dans 56 Etats.

Outre la Chine, les Etats qui ont recouru le plus facilement à la peine de mort en 2009 sont l'Iran (au moins 388 exécutions), l'Irak (au moins 120), l'Arabie saoudite (au moins 69) et les Etats-Unis (52).

L'ONG a affirmé que l'Iran avait exécuté 112 personnes dans les deux mois qui ont suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin et précédé son investiture en août.

Amnesty se félicite cependant que la cause de l'abolition a continué à progresser dans le monde l'an dernier. Le nombre de pays qui ont renoncé à la peine de mort pour tous les crimes est passé à 95, après que le Burundi et le Togo eurent changé la loi en ce sens.

Neuf autres pays ont aboli la peine de mort pour les crimes ordinaires. Trente-cinq conservent la peine capitale dans leur législation, mais sont considérés comme abolitionnistes de fait, n'ayant procédé à aucune exécution depuis dix ans.

Cinquante-huit pays continuent à y recourir pour les crimes ordinaires. Les méthodes utilisées incluent la décapitation, l'électrocution, la pendaison, l'injection, l'exécution par balle et la lapidation.

"Le sceau du secret entoure la peine de mort dans des pays tels la Chine, le Bélarus, l'Iran, la Mongolie, la Corée du Nord et le Vietnam. Un tel secret est indéfendable", constate Amnesty.

En Asie, aucune exécution n'a été enregistrée en Afghanistan, en Indonésie, en Mongolie et au Pakistan en 2009, pour la première fois ces dernières années. La Thaïlande a procédé à ses deux premières exécutions depuis 2003.

Pour la première fois depuis qu'Amnesty a commencé à publier son rapport sur la peine capitale, aucune exécution n'a eu lieu en Europe en 2009. Le Bélarus a cependant exécuté deux personnes en mars 2010.

Le rapport accuse l'Iran et l'Arabie saoudite d'avoir violé les lois internationales en exécutant des personnes - au moins sept au total pour les deux pays - pour des crimes commis alors qu'elles étaient mineures.

Le Kenya, qui n'a plus procédé à aucune exécution depuis 1987, a commué en peines d'emprisonnement les condamnations à mort de 4.000 personnes, le plus important mouvement de ce genre jamais observé par Amnesty.

Au moins 17.118 personnes dans le monde faisaient l'objet d'une condamnation à mort à la fin 2009.
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