PARIS (AP) — La France, dans un courrier adressé à Catherine Ashton, haut représentant de l'UE, souhaite une démarche commune de l'Union européenne pour sauver Sakineh Mohammadi Ashtiani, une Iranienne de 43 ans condamnée à mort par lapidation pour adultère,
"La récente condamnation à une peine de lapidation de Mme Sakineh Ashtiani, à la suite d'aveux obtenus sous la torture, a suscité la révolte et la colère de tous ceux qui, en Europe, ne se résignent pas à la barbarie", souligne le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner dans sa lettre adressée jeudi à Mme Ashton.
Le régime iranien, s'il ne mentionne plus la lapidation, n'a pas "remis en cause le principe" de la condamnation à mort de la jeune femme, note M. Kouchner. "Il nous faut donc poursuivre nos efforts et les intensifier: une lettre commune de tous les membres de l'Union européenne aux autorités iranienne est devenue nécessaire (...) si nous voulons sauver cette jeune femme", écrit-il.
Le chef de la diplomatie française juge également "indispensable d'engager l'Union dans des initiatives nouvelles pour rappeler aux autorités iraniennes que, comme sur le dossier nucléaire, leur attitude d'isolement et de fermeture a un coût, dont elles pourraient s'affranchir dès lors qu'elles choisiraient un comportement plus responsable et plus conforme à leurs engagements internationaux en matière de droits de l'homme".
M. Kouchner souhaite que le Conseil européen "relance ses travaux sur ces questions pour prendre de nouvelles mesures contre tous ceux qui en Iran ont organisé la répression contre les mouvements pacifiques de contestation et ceux qui empêchent le public iranien d'accéder à l'information, notamment sur Internet".
La stratégie "pour l'essentiel déclaratoire" de la diplomatie européenne n'est "pas assez efficace", estime le ministre. Il propose qu'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, les 10 et 11 septembre, soit l'occasion d'un "débat d'ensemble" sur l'action de l'UE en faveur des droits de l'homme en Iran.