Le Parlement du Guatemala s'est prononcé de facto mardi soir pour la remise en vigueur de la peine de mort, prévue par la loi mais qui n'est plus appliquée depuis 1998. Le président social-démocrate Alvaro Colom a aussitôt annoncé son veto.
Les députés ont voté à une large majorité une loi "d'urgence nationale" accordant le droit de grâce au président de République, un texte impliquant que la sentence puisse être exécutée.
Une vingtaine de condamnés à la peine capitale attendent dans le "couloir de la mort".
"La social-démocratie n'approuve pas la peine de mort", a déclaré mercredi le président Colom.
Il avait déjà opposé son veto à une loi similaire en 2008, l'année de son accession au pouvoir, dans un contentieux que la Cour constitutionnelle n'a pas encore tranché.
"Ma position n'a en rien changé. Je ne crois pas que le président soit un Néron, pour décider de la vie des autres", a-t-il ajouté.
Le Guatemala a un des taux de mortalité par homicides les plus élevés d'Amérique latine, et la majorité des crimes y restent impunis.
Seul le petit parti de l'ex-guérilla de gauche a voté contre ce projet condamné par les organisations nationales et internationales de défense des droits de l'Homme.
Amnesty International avait encore appelé mardi les députés guatémaltèques à ne pas voter le texte. Le Bureau du Haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme avait lancé le même message.
Le Parti patriote, principale formation de l'opposition de droite, a soutenu cette loi "parce que c'était la seule façon (...) d'envoyer le message que la peine de mort doit être appliquée au Guatemala", a déclaré un de ses représentants au Parlement, Gudy Rivera.
"Que les violeurs, assassins (...) soient sur leurs gardes", a averti le député de droite Roberto Villate, président du groupe d'un autre parti de droite, Liberté démocratique rénovée.