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Appels à travers le monde en faveur de l'abolition de la peine de mort

dépêche de presse du 10 octobre 2010 - Agence mondiale d'information - AFP
PARIS — La 8ème journée mondiale contre la peine de mort dimanche a donné lieu à divers appels à travers le monde pour réclamer la suppression de la peine capitale, ou au moins son moratoire, dans les pays qui y ont encore recours comme la Chine, les Etats-Unis ou l'Iran.

Au Japon, seule démocratie industrialisée avec les Etats-Unis à recourir à la peine capitale, quelques dizaines de manifestants ont manifesté à Tokyo pour réclamer sa suppression alors que 107 prisonniers sont dans les couloirs de la mort dans un isolement quasi total.

A Paris, environ 300 personnes, dont des Iraniens, se sont rassemblés devant le centre Pompidou où ils ont réalisé une chorégraphie mimant des exécutions par pendaison, répondant à l'appel de la "coalition mondiale contre la peine de mort" à l'initiative de cette journée d'action internationale.

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, citant le cas de la condamnation à la lapidation qui pèse toujours sur l'Iranienne Sakineh Ashtiani, a appelé les Etats "qui maintiennent la peine de mort en vigueur à l'abolir, et en attendant, à instaurer un moratoire sur les exécutions et les condamnations".

En Espagne, l'acteur Carlos Hipolito a lu, dans le parc du Retiro à Madrid, un manifeste d'Amnesty international soulignant que "la peine de mort est un assassinat prémédité et de sang froid".

Au Liban, l'ONG Human Rights Watch a appelé le gouvernement à "ne pas ressusciter la peine de mort" et à rejeter les appels du Hezbollah réclamant l'exécution des agents présumés d'Israël arrêtés ces deux dernières années.

Selon Amnesty international, au moins 1.708 personnes ont été exécutées dans 18 pays en 2009. Plus de 1.000 l'ont été en Chine. L'Iran arrive en deuxième position avec au moins 388 exécutions, l'Irak en troisième (120), et les Etats-Unis à la cinquième place (52).

Espagne, France et Suisse ont lancé avec d'autres pays jeudi à Madrid une "Commission internationale contre la peine de mort" dont l'objectif principal est de parvenir à "un moratoire en 2015".

Présidée par l'Espagnol Federico Mayor, ex-directeur de l'Unesco, cette commission est composée de personnalités comme l'ancien ministre de la Justice français, Robert Badinter, qui avait défendu en 1981 l'abolition de la peine de mort en France.

"L'abolition universelle de la peine mort est plus proche qu'on ne le croit" avait déclaré M. Badinter. Il demeure "trois îlots de résistance" à une abolition générale: la Chine, les Etats-Unis et les Etats islamistes, avait-il estimé.

En Mauritanie, des personnalités de la société civile ont ainsi annoncé dimanche la création d'une "coalition nationale" contre la peine capitale qui n'a cependant pas été appliquée depuis vingt ans.

Cette coalition entend mener une campagne en faveur de l'abolition, notamment auprès des érudits musulmans qui sont généralement intraitables concernant l'application des peines édictées par des versets coraniques.

D'autres actions et manifestations devaient se dérouler dimanche soir et dans les jours qui viennent aux Etats-Unis, où 1.200 personnes ont été exécutées depuis 1977.
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