La Chine a commué 10% des peines de mort prononcées depuis 2007, lorsque ces sentences ont commencé à être systématiquement examinées par la plus haute juridiction du pays avant d'être appliquées, selon un responsable chinois cité par le China Daily aujourd'hui. La plupart des décisions de ne pas appliquer la peine capitale ont été rendues pour manque de preuves, vices de procédure ou parce que la sentence était jugée trop sévère, d'après Hu Yunteng, chef du département de recherche de la Cour suprême populaire, cité par le journal de langue anglaise.
Hu a indiqué que la Cour suprême avait commué "en moyenne" 10% des sentences de mort, rapporte le China Daily, ajoutant qu'il avait refusé d'indiquer combien de personnes sont exécutées chaque année en Chine. "Nous devons garantir que l'usage de la peine de mort soit approprié et exempt d'erreurs pour respecter et protéger les condamnés ainsi que leurs droits", selon lui. "La Cour suprême populaire ne tolérera pas d'erreurs concernant les preuves ou les procédures et conduira des enquêtes poussées sur les jugements douteux", poursuit le responsable.
Selon les organisations de défense des droits de l'Homme, la Chine exécute chaque année plus de condamnés que tous les autres pays du monde réunis. La plupart des exécutions punissent des crimes violents comme des meurtres ou des actes de banditisme, mais le trafic de drogue et la corruption peuvent aussi être punis de mort. Amnesty International a estimé cette année que la Chine continuait à exécuter plusieurs milliers de personnes, contre 388 en Iran, qui occupe le deuxième rang mondial pour le nombre d'exécutions. L'Assemblée nationale populaire, le parlement chinois, examine un amendement qui retirerait 13 crimes de la liste des 68 actuellement punissables par la peine capitale.