TÉHÉRAN, Iran - Un Iranien ayant le statut de résident permanent au Canada aurait été condamné à mort samedi dernier par la justice de son pays d'origine. Saeed Malekpour, 35 ans se trouve derrière les barreaux depuis la fin de 2008.
La nouvelle est rapportée par un site Internet mis en ligne par les proches du jeune homme. Ils affirment que le processus judiciaire ayant conduit à sa condamnation a été émaillé de la torture et de violations des droits humains.
Selon les informations circulant en ligne, un juge iranien aurait indiqué à l'avocat de M. Malekpour que la décision de le condamner à mort n'était pas la sienne mais bien celle de la Garde révolutionnaire iranienne.
Saeed Malekpour a obtenu en 2004 le statut de résident permanent du Canada. Sa femme vit présentement à Richmond Hill, en Ontario. Il a été arrêté en octobre 2008 alors qu'il rendait visite à son père malade en Iran.
Le jeune homme, qui travaille dans le domaine informatique, est enfermé à la prison d'Evin, à Téhéran. Les autorités lui reprochent d'avoir mis au point un programme utilisé dans un site web pour adultes.
Il est notamment accusé d'avoir profané l'Islam, de s'être opposé au régime et d'avoir agi à l'encontre de la sécurité nationale en développant et en étant le modérateur d'un site Internet avec du contenu pour adultes. Ses supporteurs affirment qu'il n'était pas au courant que le programme serait utilisé par un tel site.
Le député libéral Pickering-Scarborough Est et critique en matière d'affaires consulaires, Dan McTeague, demande au gouvernement canadien de continuer à mettre de la pression sur l'Iran. «Si c'est une question de peine de mort, nous réclamons non seulement son innocence mais nous demandons à ce pays de traiter cet individu de façon juste et équitable conformément aux normes de procédures judiciaires», a-t-il soutenu.
Le porte-parole au ministère des Affaires étrangères et du commerce international, Alain Cacchione, a quant à lui indiqué par courriel que le Canada demeurait «profondément préoccupé par le non-respect persistant et flagrant des autorités iraniennes pour les droits des Iraniens».
«Cela semble être une autre affaire dans laquelle une personne en Iran est confrontée à une condamnation à mort après un processus très discutable. Le Canada, de concert avec la communauté internationale, s'efforce de tenir l'Iran responsable de ces violations des droits de l'homme», a ajouté M. Cacchione.
«Nous continuons à faire appel à l'Iran à respecter ses obligations nationales et internationales et à assurer l'équité et la sécurité juridique pour tous», a conclu le porte-parole.
En mars dernier, Saeed Malekpour a écrit aux autorités iraniennes, affirmant qu'il avait dû faire des aveux sous la menace, qu'il avait été torturé et molesté au point d'avoir des dents cassées et d'avoir souffert d'infections. Il aurait aussi été maintenu en isolement et on lui aurait nié tout droit à consulter un avocat.
M. Malekpour a également affirmé qu'il avait été contraint de faire de faux aveux devant la caméra et ce, selon un scénario monté de toutes pièces par les personnes qui l'interrogeaient.
Ses partisans ont envoyé une pétition à la Chambre des communes afin que le gouvernement du Canada intercède auprès de Téhéran pour obtenir sa libération.