La Presse Canadienne
Ottawa - Le premier ministre Stephen Harper dit être personnellement en faveur de la peine de mort dans certains cas.
Mais le premier ministre affirme n'avoir pas le désir de faire resurgir le débat au Parlement, à tout le moins au cours d'un prochain mandat.
Dans la deuxième partie d'une entrevue accordée au réseau anglais de Radio-Canada, diffusée mardi soir, M. Harper a été encore plus catégorique concernant le débat sur le droit à l'avortement, indiquant qu'il n'avait nullement l'intention de ramener cet enjeu sur le terrain parlementaire.
Il a fait valoir que la clé de la réduction du nombre d'avortements se trouvait dans le changement des comportements, et non pas dans la législation.
Les vues de M. Harper sur ces questions controversées ont été sollicitées par le chef d'antenne de la CBC, Peter Mansbridge, qui cherchait à savoir ce que le premier ministre pourrait accomplir à la tête d'un éventuel gouvernement majoritaire.
Lors des plus récentes campagnes électorales fédérales, des rivaux avaient soutenu que M. Harper profiterait d'une majorité pour imposer un ordre du jour de conservatisme social.
Entre autres choses, M. Harper a été accusé de dissimuler son intention de recriminaliser l'avortement et de réintroduire la peine de mort abolie en 1976.
Mais le premier ministre a rejeté les allégations selon lesquelles les Canadiens craignent toujours ce qu'il pourrait faire s'il obtenait une majorité.
Il a dit avoir l'impression que les Canadiens gagnent en confiance envers son gouvernement.
Le premier ministre s'est montré déterminé à ne pas rouvrir le débat sur l'avortement.
«J'ai passé ma carrière politique à tenter de ne pas entrer dans ce débat. Il s'agit d'un enjeu sur lequel les gens, incluant à l'intérieur de mon propre parti, ont des opinions tranchées. On les entend partout», a-t-il fait valoir.
«Ce que je dis aux gens qui souhaitent que soit réduit le nombre d'avortements est qu'il faut changer les mentalités, pas les lois. Et je ne suis pas intéressé à avoir un débat concernant la législation sur l'avortement», a ajouté M. Harper.
Concernant le rétablissement de la peine de mort, le premier ministre a d'abord affirmé: «Je ne perçois pas cette volonté au Canada.»
Quand le chef d'antenne a souligné que le premier ministre semblait fermer la porte moins solidement à la réouverture du débat sur la peine de mort que sur l'avortement, M. Harper a ajouté: «Bien, je crois personnellement que, dans certains cas, la peine capitale est appropriée.»