(AFP) – LONDRES — Amnesty international estime dans son rapport annuel que le bilan américain en matière de droits de l'homme est terni par le cas de prisonniers détenus sans procès à Guantanamo et en Afghanistan ainsi que par le système de la peine capitale générateur d'erreurs judiciaires.
L'organisation de défense des droits de l'homme basée à Londres a rappelé que les Etats-Unis avaient exécuté 46 prisonniers en 2010, dont la défense, la culpabilité ou encore la santé mentale pour plusieurs d'entre eux étaient douteuses.
A la fin 2010, la prison militaire de Guantanamo accueillait 174 détenus (172 aujourd'hui), parmi lesquels figuraient "trois hommes jugés par un tribunal militaire qui ne respecte pas les critères d'équité internationaux en matière de procès".
"Pour un grand nombre de détenus aucun procès n'est encore prévu alors que le président Obama a dépassé le délai qu'il s'était fixé pour fermer cette prison", rappelle l'organisation. "Une poignée de prisonniers ont été jugés par des tribunaux militaires et le seul détenu transféré jusqu'ici devant un tribunal de droit commun a été jugé coupable", explique le texte.
En outre, l'ONG souligne le cas de "centaines" de prisonniers enfermés sur la base américaine de Bagram en Afghanistan, privé de procès en bonne et due forme, ou encore soumis à des "tortures ou à des mauvais traitements telles que des mises à l'isolement prolongées, des privations de sommeil ou des expositions à des températures extrêmes".
L'organisation regrette également que les autorités américaines gênent les efforts entrepris pour rechercher "les responsabilités et les remèdes aux violations des droits de l'homme", observées pendant les huit années de présidence Bush.
Amnesty pointe également l'usage "disproportionné de la force" concernant l'utilisation du Taser qui a entraîné la mort de 45 personnes en 2010 (450 depuis 2001).
L'ONG rappelle aussi que des centaines de femmes enceintes meurent aux Etats-Unis faute d'une couverture médicale satisfaisante.