PAKISTAN /ASIA BIBI - ASSEMBLÉE NATIONALE / Réponse d'ALAIN JUPPÉ
Diplomatie - Ministère des Affaires étrangères et européennes - 27/10/2011
RÉPONSE DU MINISTRE D'ÉTAT, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPÉENNES, ALAIN JUPPÉ, À UNE QUESTION D'ACTUALITÉ À L'ASSEMBLÉE NATIONALE (Paris, 26 octobre 2011)
La France est particulièrement soucieuse du sort de Mme Asia Bibi.
D'abord, nous considérons que l'existence même du délit de blasphème porte gravement atteinte aux libertés fondamentales. Le Pakistan a d'ailleurs ratifié le pacte international sur les droits civils et politiques, vous l'avez rappelé, et un tel engagement international n'est pas compatible avec le maintien du délit de blasphème dans le corpus juridique pakistanais.
Ensuite, nous ne pouvons qu'être heurtés par l'application de la peine de mort. Vous savez que, partout sur la planète, nous luttons contre cette peine de mort dont nous considérons qu'aucun acte ne saurait la justifier.
Face à l'intolérable, nous nous sommes, je vous l'ai dit, mobilisés. En présentant ses voeux aux autorités religieuses le 7 janvier dernier, le président de la République a dénoncé cette condamnation dans des termes très fermes.
Le ministère des Affaires étrangères et européennes s'est aussi engagé. J'ai personnellement exprimé la vive préoccupation des autorités françaises lors de mon entretien avec le ministre pakistanais le 3 mai dernier. J'ai rencontré, fin septembre, le conseiller du Premier ministre pour les minorités, qui est le frère du ministre des Minorités religieuses assassiné.
Comme vous le soulignez, le ministère a également reçu l'époux et la fille d'Asia Bibi à la fin du mois de juillet.
Au niveau européen, notre pays a soutenu, dès l'annonce de la condamnation, le principe d'une intervention de la délégation de l'Union européenne à Islamabad. Au mois de juillet, une nouvelle démarche a été effectuée auprès des autorités pakistanaises.
Enfin, notre nouvel ambassadeur, dont vous avez signalé la présence au Pakistan, M. Thiebaud, a reçu instruction de renouveler ces démarches.
Nous poursuivons nos efforts et nous les poursuivrons aussi longtemps que cette affaire n'aura pas trouvé une issue favorable.