PARIS — La femme française du condamné à mort texan Hank Skinner, Sandrine Ageorges, s'est déclarée "soulagée" mardi de la suspension de l'exécution de son mari, tout en estimant que l'affaire n'était "pas gagnée".
"On est évidemment plus que soulagés", a-t-elle affirmé dans un entretien téléphonique diffusé sur France Inter. "C'est un énième répit, mais c'est mieux que d'aller à la morgue mercredi".
La justice du Texas a accordé lundi un nouveau répit à Hank Skinner en suspendant son exécution prévue mercredi, le temps d'examiner un recours de ses avocats demandant des tests ADN qui, selon eux, innocenteraient cet Américain détenu depuis 16 ans dans le couloir de la mort.
Les avocats de M. Skinner "attendent au plus tôt une décision autour de fin juillet", a expliqué Mme Ageorges.
Toutefois, "ce n'est pas gagné, on ne sait toujours pas si on aura ces tests ADN ou pas", a-t-elle ajouté, en dénonçant l'"angle extrêmement politique" du dossier de son mari.
Le gouverneur du Texas, Rick Perry, farouche partisan de la peine capitale, est candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle.
"J'aimerais que la France et l'Union européenne s'impliquent beaucoup plus", a commenté Mme Ageorges, en notant que "le Texas est l'Etat des Etats-Unis qui fait le plus d'échanges commerciaux avec l'UE". Or selon elle, "on ne peut d'un côté leur taper dessus en critiquant la peine de mort et de l'autre nourrir la bête".
Henry "Hank" Skinner a été condamné à la peine capitale pour les meurtres le soir du Nouvel An 1993 de sa compagne d'alors, battue à mort, et des deux fils de celle-ci, poignardés.
M. Skinner, 49 ans, a toujours nié avoir commis le triple meurtre et a demandé à la justice que des tests ADN soient réalisés sur des éléments de preuve qui n'ont jamais été analysés.
Hank Skinner n'a jamais nié être sur les lieux du crime, mais il affirme avoir ingurgité un cocktail de médicaments et de vodka qui le mettait dans l'incapacité de commettre ce triple meurtre.