PEKIN - La justice chinoise a condamné plus de cent personnes, dont 17 fonctionnaires gouvernementaux, dans une affaire de porc au clenbutérol, dernier scandale alimentaire retentissant en Chine, a rapporté samedi la presse officielle.
Le principal suspect, Liu Xiang, a écopé de la peine capitale assortie d'un sursis de deux ans, selon le quotidien China Daily.
En pratique en Chine, les peines de mort assorties d'un sursis sont commuées en réclusion à perpétuité si le comportement du condamné est jugé satisfaisant au cours d'une durée probatoire.
M. Liu et son complice Xi Zhongjie (condamné à la prison à vie) géraient dans la province du Henan (centre) un laboratoire clandestin qui produisait du clenbutérol, un anabolisant qui réduit la graisse au profit des muscles mais qui est potentiellement nocif pour l'homme.
L'enquête a montré que de 2007 à mars 2011, les deux associés avaient vendu à des éleveurs de porcs plus de 2.700 kilogrammes de clenbutérol, leur commerce lucratif s'étendant à huit provinces chinoises, a relaté l'agence Chine nouvelle.
Les fonctionnaires gouvernementaux poursuivis, parmi lesquels des inspecteurs des services vétérinaires et sanitaires, ont été condamnés à des peines de 3 à 9 ans de prison en moyenne. Les 36 éleveurs porcins impliqués ont eux été condamnés à des sentences inférieures.
La Chine est régulièrement secouée par des scandales alimentaires. Des affaires d'huiles de cuisine recyclées, d'oeufs teintés avec des colorants nocifs, de champignons cancérigènes, de pâté de soja contrefait ou de vin frelaté ont été révélées ces derniers mois dans le pays.
Pour calmer l'opinion, les autorités chinoises, dont le ministère de la Sécurité publique et la Cour suprême populaire, ont demandé l'an dernier que la peine de mort soit appliquée dans les affaires les plus graves de sécurité alimentaire.