La France "condamne avec la plus grande fermeté la décision du président gambien" Yahya Jammeh "d'exécuter en septembre tous les condamnés à mort en Gambie", a déclaré mardi le ministère des Affaires étrangères.
"La France exhorte la Gambie à maintenir" son moratoire de fait, "en vue d'une abolition définitive, et à ne pas procéder à l'exécution de ces condamnés à mort", a précisé dans une déclaration le porte-parole adjoint du ministère, Vincent Floreani.
"Elle demande également à la Gambie de commuer toutes les condamnations à la peine de mort en peines de détention", a-t-il ajouté, en rappelant qu'aujourd'hui 139 États sont abolitionnistes ou ont adopté un moratoire de fait. "Nous ne devons pas ralentir nos efforts en vue d'une abolition universelle et définitive de la peine de mort", a-t-il insisté.
Dans une déclaration lundi à la Nation à l'occasion de la fête de l'Aïd el-Fitr, marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, Yahya Jammeh avait annoncé que tous les détenus condamnés à mort en Gambie seront exécutés en septembre. "Il n'est pas question que mon gouvernement permette que 99% de la population soit prise en otage par des criminels", avait-il expliqué.
Il n'a pas précisé le nombre de personnes actuellement dans le couloir de la mort en Gambie. D'après un décompte de l'AFP, depuis juillet 2010, 47 personnes au total ont été condamnées à mort dans le pays, incluant d'anciens responsables sécuritaires. Des sources judiciaires ont indiqué que le chiffre est nettement plus élevé, sans toutefois le préciser.
La dernière exécution d'un condamné à mort en Gambie remonte à 2007.