Lomé (Agence Fides)- Le Togo s'unit aux pays qui ont aboli la peine de mort. Le 13 décembre le gouvernement de Lomé a en effet annoncé un décret-loi pour abolir la peine capitale.
"Le choix effectué par le pays d'établir une justice saine qui limite les erreurs judiciaires, corrige, éduque et garantisse les droits de la personne humaine, n'est plus compatible avec une législation pénale qui prévoit encore la peine de mort en reconnaissant ainsi à la jurisprudence un pouvoir absolu dont les conséquences sont irrémédiables" lit-on dans le communiqué du Conseil des Ministres de Togo qui anticipait le décret d'abolition de la peine capitale. "L'abolition de la peine de mort, considérée comme une peine humiliante, dégradante et cruelle par la Communauté des Nations qui respectent les droits de l'homme, à laquelle nous appartenons, s'est imposée à la conscience collective des togolais après 30 ans de moratoire même si elle continuait à rester dans la législation pénale" conclut la déclaration du jeune togolais.
"Le Togo, un pays avec lequel la communauté Saint Egidio maintient d'étroits rapports et dans lequel elle a été engagée pendant le récent processus de réconciliation, devient ainsi le dix-septième pays africain sans peine de mort" affirme un communiqué de la Communauté Saint Egidio, envoyé à l'Agence Fides. Dans le communiqué on rappelle en outre que "la Commission pour les droits de l'homme de l'Union Africaine a approuvé début décembre à Abuja, au Nigéria, une résolution qui appelle les Etats de toute l'Afrique à observer un moratoire de la peine de mort".
"La Communauté Saint Egidio accueille avec une grande satisfaction les deux bonnes nouvelles qui confirment l'avancement en Afrique du processus abolitionniste, rappelant le travail accompli quotidiennement par ses communautés africaines pour l'abolition de la peine capitale, pour une culture de la vie et pour l'amélioration des conditions de vie dramatiques des détenus en prison".
"Avec l'adoption de la résolution –souligne la Communauté Saint Egidio- l'Union Africaine s'unit à la tendance générale et envoie un signal clair à la communauté internationale, de sa volonté de soutenir avec détermination le Moratoire voté par l'ONU l'année dernière et renouvelé avec une majorité encore plus large par la Commission pour les droits de l'homme il y a quelques semaines".
"La Communauté rappelle l'importance prise dans ce but par les nombreuses rencontres organisées ces dernières années avec les ministres africains de la justice, qui ont jeté des bases concrètes et opérationnelles en direction de l'abolition totale de la peine de mort en Afrique et dont la résolution de l'Union Africaine représente une issue d'une signification particulière" conclut le communiqué de Saint Egidio.