On trouvera, ci-après, le texte du message vidéo du Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, adressé à la réunion sur la peine de mort organisée par le Ministère des affaires étrangères de la France, à Paris, le 9 octobre:
Depuis longtemps, des gens du monde entier demandent que la peine de mort soit supprimée. En 2007, l'Assemblée générale des Nations Unies est venue se joindre à eux en demandant un moratoire sur l'application de la peine capitale.
Depuis l'adoption de cette résolution historique, le mouvement mondial d'opposition à la peine de mort ne fait que grandir. Aujourd'hui, quelque 150 États ont aboli la peine de mort ou renoncé à l'appliquer.
L'appel à l'abolition retentit de toutes parts, tous régimes juridiques, toutes traditions et toutes religions confondus. Il retentit dans toutes les régions. Je m'en réjouis, et engage tous les États à suivre le mouvement.
La peine capitale est difficilement compatible avec les droits de l'homme, dont le droit à la vie. La mort est trop absolue, trop irréversible, pour qu'un être humain la donne à un autre, même dans le cadre d'une procédure légale. Sans compter que, même dans des pays juridiquement avancés, des innocents sont parfois mis à mort.
Dans tous les cas, la peine de mort est un traitement cruel, inhumain et dégradant. Elle a un côté discriminatoire puisque les pauvres, les démunis et les membres de minorités sont exécutés en plus grand nombre.
L'Assemblée générale s'apprête à examiner une nouvelle résolution sur l'adoption d'un moratoire. J'engage vivement tous les États à se prononcer en sa faveur.
Je me félicite que la France ait décidé de lancer une campagne mondiale, qui viendra, je l'espère, élargir le consensus naissant.
Comme vous, l'ONU entend tout faire pour que la peine de mort disparaisse.