(Belga) Antoinette Chahine était présente à Liège lundi lors d'une conférence organisée par le barreau de Liège. Trois jours avant la journée mondiale contre la peine de mort, le 10 octobre, cette ancienne condamnée à mort libanaise a raconté son histoire et son combat.
"Je suis contre la torture, l'injustice et la peine de mort car je les ai toutes vécues", explique Antoinette Chahine. Le 24 mars 1994, Antoinette est arrêtée, alors que le Liban fête les mères. "Mon frère était membre des forces libanaises, un parti politique chrétien persécuté à cette époque. J'étais alors étudiante, peut-être la police m'a-t-elle arrêtée car elle pensait que je dirais ce qu'elle voulait", raconte-t-elle avec émotion. Antoinette Chahine refuse cependant d'affirmer qu'elle est complice d'un meurtre. Elle est alors torturée, tabassée ou encore ébouillantée. "Le pire des supplices" était néanmoins la privation d'eau à laquelle elle était soumise. Lors de son procès, en 1997, elle était confiante car persuadée de son innocence. Elle fut pourtant condamnée à mort. La mobilisation d'associations, dont Amnesty International, et de son avocat ont permis d'aboutir à un nouveau procès le 24 juin 1999. "La cour m'a jugée innocente. Mais j'ai perdu 5 ans et demi de ma vie." Depuis sa libération, Antoinette Chahine milite pour l'abolition de la peine de mort dans le monde. "Elle doit être abolie partout. Jamais je n'arrêterai mon combat. Oui à la vie, non à la peine de de mort", a-t-elle conclu.