Didier Burkhalter et 41 ministres des affaires étrangères ont lancé un appel commun pour l'abolition de la peine de mort. Une telle sentence est fondamentalement "inhumaine" et "insupportable" au regard de la dignité humaine. Une conviction qu'il s'agit de répéter inlassablement, sachant qu'environ 50 Etats admettent toujours cette sentence.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la 11e Journée mondiale contre la peine de mort. Les 42 signataires provenant d'Etats membres du Conseil de l'Europe s'opposent à son recours en toutes circonstances, partout dans le monde.
L'appel a été publié en Suisse dans trois quotidiens des trois régions linguistiques, dont "Le Temps". Il rappelle que l'abolition de la peine de mort est difficile à instaurer. Il importe dès lors de faire partager cette expérience avec les pays qui exécutent encore au nom de la justice. Et de rappeler qu'en Europe, il y a encore un Etat - la Biélorussie - qui pratique la peine de mort.
Pour les signataires, la cause abolitionniste reste complètement d'actualité. Aujourd'hui, 58 Etats admettent la peine de mort alors qu'il y a 20 ans, ils étaient près du double. En outre, la grande majorité des Etats soutiennent l'instauration d'un moratoire universel.
La Suisse va s'engager plus fermement dans cette campagne. Un plan d'action prévoit d'éradiquer la peine capitale dans le monde d'ici à 2025. Parallèlement à cet objectif, Berne va renforcer son engagement sur le plan multilatéral, dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU, du Conseil des droits de l'homme, de l'OSCE et du Conseil de l'Europe.
Selon Amnesty International, 1722 condamnations à mort ont été prononcées en 2012. Au moins 682 exécutions ont été signalées dans 21 pays. La plupart ont eu lieu en Iran, Irak, Arabie saoudite et aux Etats-Unis. Ces chiffres n'incluent toutefois pas les "milliers d'exécutions" qui auraient eu lieu en Chine, d'après l'organisation de défense des droits de l'homme.