L'ancien vice-président irakien, Tarek al-Hachémi, condamné à mort par contumace dans son pays, s'est dit prêt jeudi à rentrer "immédiatement" dans son pays pour y être jugé si "l'UE s'engage à lui garantir un procès équitable".
"Je suis prêt à retourner immédiatement à Bagdad pour affronter toutes les accusations qui pèsent à mon encontre et contre mon équipe si l'UE me garantit un procès équitable", a déclaré le chef du Parti islamique irakien, qui rassemble les sunnites de son pays, au cours d'une conférence de presse.
Vice-président d'Irak jusqu'en mai 2011, M. al-Hachémi a été condamné à mort par contumace en septembre 2012 pour le meurtre de juges, d'une avocate et d'un général, ce qu'il conteste en bloc. Il dénonce une chasse à l'homme ayant des visées politiques menée par le Premier ministre, le chiite Nouri al-Maliki.
Faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international, M. al-Hachémi a pu se rendre à Bruxelles grâce à une invitation officielle de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen.
Il n'a cependant pas pu donner sa conférence de presse dans l'enceinte du Parlement européen. Selon des membres de l'entourage de M. al-Hachémi, le président du Parlement européen, Martin Schulz, lui a formellement interdit de pénétrer au Parlement sous "la pression d'un pays" de l'UE.
La conférence de presse a finalement eu lieu dans une salle de réunion dans le quartier européen de Bruxelles.
Au cours de sa conférence de presse, à laquelle assistaient des parlementaires européens, M. Al-Hachémi s'est montré sévère avec la situation politique dans son pays qui, selon lui, "sombre dans une autre forme de dictature et d'autoritarisme" pire qu'avant la chute de Saddam Hussein. "L'Irak est pris en otage par le Premier ministre Nouri al-Maliki et son parti", a-t-il déploré.
M. al-Maliki est devenu "une menace pour l'avenir de l'Irak, mais aussi un danger pour l'unité du pays et la stabilité de la région", a-t-il soutenu. Il a accusé les autorités irakiennes de se livrer à "un nettoyage ethnique et religieux".
Il s'est également livré à un réquisitoire contre l'Iran, qu'il accuse d'attiser le conflit sectaire dans son pays. "L'Irak, pour des raisons religieuses, est complètement tombé sous l'emprise de l'Iran", a-t-il dénoncé. Sur ordre de l'Iran, le régime irakien "laisse passer des armes et des munitions au régime syrien de Bachar el-Assad", a dit M. al-Hachémi.
"L'Irak est devenu un couloir aérien et la principale route pour l'aide militaire iranienne au régime d'Assad", a-t-il ajouté.