23 juin 2014 – Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s'est dit profondément préoccupé lundi par les récentes décisions de justice en Egypte, en particulier la confirmation des condamnations à mort contre 183 personnes et la condamnation de journalistes, y compris des journalistes d'Al Jazira aujourd'hui, à de longues peines de prison.
« Les procédures qui semblent manifestement ne pas respecter les normes de base en matière de procès équitables, en particulier celles qui aboutissent à des condamnations à mort, sont susceptibles de compromettre les perspectives de stabilité à long terme », a dit le porte-parole du Secrétaire général dans une déclaration à la presse.
Le Secrétaire général a également noté que la constitutionnalité de la loi régulant les manifestations sera examinée par la Cour suprême constitutionnelle. « Il rappelle que la Haut-Commissaire aux droits de l'homme et lui-même ont exprimé des inquiétudes sur le fait que la loi pourrait conduire à de graves violations du droit à la liberté de réunion pacifique et qu'elle devait être mise en conformité avec les obligations internationales de l'Égypte », a dit son porte-parole.
« Le Secrétaire général souligne que la participation à des manifestations pacifiques ou à des critiques visant le gouvernement ne devrait pas être un motif de détention ou de poursuite. Il estime que l'Egypte sera renforcée en permettant à tous ses citoyens d'exercer pleinement leurs droits », a-t-il ajouté.
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est également déclarée lundi choquée et alarmée par les condamnations à des peines allant de 7 à 10 ans contre trois journalistes d'Al Jazira et contre 11 autres accusés qui étaient jugés par contumace.
Elle a noté que ces condamnations interviennent après la confirmation des condamnations à mort contre 183 membres et partisans des Frères musulmans.
La Haut-Commissaire a exprimé son alarme face à la répression et aux attaques physiques de plus en plus sévères contre les médias et les militants de la société civile en Egypte, ce qui les empêche de fonctionner librement.
« Je suis particulièrement préoccupée par le rôle du système judiciaire dans cette répression », a dit Mme Pillay dans un communiqué de presse.