Un tueur en série chinois a été condamné à mort lundi pour le meurtre d'une ouvrière en 1996, un verdict intervenant peu après le retentissant acquittement postume d'un adolescent exécuté à tort il y a dix-neuf ans pour ce crime.
Zhao Zhihong, 42 ans, a été reconnu coupable de meurtre, viol et vol par le tribunal populaire intermédiaire de Hohhot, en Mongolie intérieure, qui lui a infligé la peine capitale, selon l'agence officielle Chine nouvelle.
L'affaire, emblématique des errements d'une justice chinoise souvent expéditive et directement contrôlée par le Parti communiste, portait sur le viol et le meurtre par strangulation, en 1996, d'une ouvrière dans les toilettes d'une usine textile de Hohhot, capitale de la Mongolie intérieure.
Peu après, au terme de 48 heures d'interrogatoire, un adolescent d'origine mongole, Hugjiltu, 18 ans, avait "avoué" le crime et avait été exécuté deux mois après les faits. Mais le 15 décembre dernier, le tribunal de Hohhot le déclarait victime d'une erreur judiciaire et non coupable, une décision rarissime en Chine qui validait des années de campagne de sa famille en sa faveur.
En 2005 en effet, Zhao Zhihong avait été arrêté et avait avoué plus de dix viols etmeurtres, dont celui de 1996. Mais la justice n'en avait pas tenu compte lors de son procès en 2006, lui imputant neuf affaires mais excluant celle de l'ouvrière. Les acquittements devant la justice chinoise sont plus qu'exceptionnels, les inculpés étant jugés coupables dans 99,93% des cas, selon des chiffres officiels. L'usage de la force pour obtenir des aveux reste très répandu dans le pays en dépit des engagements réguliers des autorités à y mettre fin et à faire respecter "l'autorité de la loi". Le PCC s'est efforcé ces derniers mois de redorer le blason de la justice en révisant quelques verdicts prononcés dans des affaires qui avaient rencontré un large écho.