ANKARA, 18 mai (Xinhua) -- La Turquie va porter devant la Commission des droits de l'homme des Nations Unies le verdict de condamnation à mort prononcé à l'encontre de l'ancien président égyptien Mohamed Morsi et de 106 membres de sa confrérie des Frères musulmans, a déclaré lundi le porte-parole du président turc Ibrahim Kalin.
"Nous poursuivons nos consultations, tout d'abord avec l'Arabie saoudite, le Qatar et les autres pays du Golfe. Nous examinons les dispositifs existants en matière d'initiatives internationales. Nous prévoyons de lancer prochainement les initiatives nécessaires, en premier lieu auprès de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies", a dit M. Kalin aux journalistes lors d'une conférence de presse.
"Nous exhortons l'administration égyptienne à annuler la condamnation", a ajouté M. Kalin.
Ces condamnations et leur exécution aggraveront encore la situation chaotique dans laquelle se trouve le Moyen-Orient, a poursuivi le porte-parole, exhortant la communauté internationale à s'élever plus fermement contre ces verdicts.
Le président égyptien destitué, l'islamiste Morsi, et 106 autres prévenus ont été condamnés à mort samedi par un tribunal en raison du rôle qu'ils ont joué lors d'évasions massives durant la révolte populaire de 2011.
M. Morsi a également été accusé de s'être échappé de prison avec l'aide de militants égyptiens et étrangers lors du soulèvement populaire du 25 janvier 2011, qui précipita la destitution de l'ancien président Hosni Moubarak.
Le président turc Recep Erdogan a condamné samedi la peine capitale prononcée à l'encontre de M. Morsi.
"L'Egypte revient à l'Egypte antique", a souligné M. Erdogan. "L'Occident, malheureusement, ferme toujours les yeux sur le coup d'Etat du (président égyptien Abdel-Fattah) al-Sissi", a-t-il ajouté.
M. Erdogan est un ardent défenseur de M. Morsi, et les relations entre la Turquie et l'Egypte se sont tendues depuis que M. Morsi a été destitué par l'armée en juillet 2013, au terme d'importantes manifestations contre son gouvernement.
Ankara a accusé l'armée et le nouveau président égyptien d'avoir fomenté un coup d'Etat contre M. Morsi, issu des Frères musulmans, une organisation politique qui a tissé des liens étroits avec le Parti de la justice et du développement de M. Erdogan. De son côté, l'Egypte a dénoncé l'ingérence de la Turquie dans ses affaires intérieures.