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Pakistan : nouveau report de l'exécution de Shafqat Hussain, soutenu par l'ONU et des ONG

dépêche de presse du 9 juin 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Pakistan
Les autorités pakistanaises ont de nouveau repoussé mardi in extremis l'exécution de Shafqat Hussain, un condamné à mort pour meurtre dont les défenseurs clament qu'il était mineur au moment des faits et ne peut donc être pendu.

Ce nouveau sursis, le quatrième, est intervenu quelques heures avant la pendaison prévue de M. Hussain, devenu ces derniers mois un symbole de la lutte des défenseurs des droits de l'Homme contre la reprise des exécutions au Pakistan, décidée en décembre dernier après six ans de moratoire.

Shafqat Hussain avait été condamné à mort pour le meurtre d'un garçon de sept ans en 2004 à Karachi (sud), une peine contestée par ses parents et avocats qui affirment qu'il n'avait que 15 ans à l'époque, et ne peut donc être exécuté. Ils affirment également qu'il a été forcé à avouer ce meurtre sous la torture, ce que nie le gouvernement, qui doute également qu'il était mineur au moment du meurtre.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, mais aussi plusieurs experts de l'ONU, ont appelé ces derniers mois le président pakistanais Mamnoon Hussain à le gracier. L'exécution de M. Hussain, initialement prévue en janvier, a depuis plusieurs fois été reportée. Le report de mardi a été annoncé dans la matinée à l'AFP par l'inspecteur des prisons de la province du Sind (sud), Nusrat Manggan.

La nouvelle a comblé le frère de Shafqat Hussain, Gul Zaman, qui attendait anxieusement à l'extérieur de la prison. "C'est grâce aux médias et groupes de défense des droits de l'Homme qui se sont battus pour mon frère", a-t-il dit.

La Cour suprême, la plus haute institution judiciaire du pays, a confirmé avoir programmé une audience pour examiner la question de l'âge de M. Hussain. Islamabad avait levé son moratoire sur la peine de mort en décembre dernier après le massacre par les rebelles talibans de plus de 130 écoliers à Peshawar (nord-ouest), dans le but de montrer son inflexibilité face à ces violences. Le Pakistan a depuis pendu plus de 130 condamnés à mort.

L'Union européenne, qui avait octroyé l'an dernier au Pakistan le statut "GSP+" qui exempte de taxes ses exportations de textile en échange d'engagements sur le respect des droits de l'Homme, exhorte Islamabad à rétablir le moratoire sur la peine de mort.
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