Bruxelles, 10/06/2015
Au moins 150 personnes ont été exécutées au Pakistan depuis décembre 2014, date à laquelle le gouvernement a levé un moratoire sur les exécutions, en vigueur depuis 2008. Il s'agit, pour le Pakistan, d'un recul notoire en matière de politique des droits de l'homme. Et ce matin, Aftab Bahadur a été exécuté. Sa requête, qui faisait valoir son statut de mineur au moment des faits ainsi que les tortures commises en prison pour obtenir des aveux, n'a pas été prise en compte.
Dans l'intervalle, la Cour suprême a rejeté la dernière requête de Shafqat Hussain, qui risque à nouveau d'être exécuté et qui était peut-être aussi mineur au moment où a été commis le crime pour lequel il a été condamné. Des faits de torture ont également été évoqués dans son cas.
En vertu du droit national et international, le Pakistan ne peut prononcer de condamnations à mort pour des crimes commis par des personnes âgées de moins de dix-huit ans et il est tenu de procéder immédiatement à une enquête impartiale chaque fois qu'il y a des motifs raisonnables de croire qu'un acte de torture a été commis. La mise en œuvre effective des conventions internationales est requise par le règlement SPG+ de l'Union européenne.
L'UE est opposée à la peine capitale dans tous les cas et n'a cessé de militer en faveur de son abolition universelle. Nous appelons le Pakistan à rétablir le moratoire et à respecter pleinement l'ensemble de ses obligations internationales.