Le Haut Commissaire aux droits de l'homme des Nations unies Zeid Ra'ad Al Hussein a appelé mercredi à la libération immédiate d'un dirigeant spirituel iranien Mohammad Ali Taheri condamné à mort à Téhéran.
"J'appelle les autorités iraniennes à lever immédiatement les charges contre Taheri et à assurer sa libération sans conditions", affirme dans un communiqué M. Zeid.
M. Taheri, qui n'a aucune formation religieuse, avait fondé un mouvement spirituel et pratiquait une médecine alternative, suite à ce qu'il présentait comme des messages spirituels qu'il avait reçus.
"Pour un individu, être condamné à mort pour l'exercice pacifique de la liberté d'expression, de religion et de croyance est scandaleux", souligne le Haut Commissaire.
M. Taheri a été condamné samedi par un tribunal révolutionnaire pour "corruption sur la terre".
Après une brève arrestation en 2010, il avait été arrêté en mai 2011 et maintenu en isolement, selon l'Onu et Amnesty International. Les charges retenues contre lui incluent notamment "insultes aux valeurs sacrées islamiques" et traitements médicaux non autorisés, selon l'organisation de défense des droits de l'homme.
Mohammad Ali Taheri a tenté de se suicider et a mené 12 grèves de la faim pendant sa détention et n'a pu avoir accès à un avocat de son choix qu'en décembre dernier, selon Amnesty.
Selon son avocat, Mahmoud Alizadeh Tabatabai, M. Taheri ne "rejette aucun des principes de l'islam chiite, croit fermement en eux et les applique", a-t-il écrit dans un message posté sur Facebook. M. Taheri a demandé pardon à la cour et s'est dit prêt à renoncer à ses croyances, selon le message de son avocat.
Le Haut Commissaire dénonce le caractère "vague" des charges retenues et estime que cette condamnation entraîne "une attention frappante sur les problèmes sérieux quant à l'administration de la justice et l'usage terrible de la peine de mort en Iran".
L'Iran a déjà exécuté quelque 600 personnes cette année, selon l'Onu.