Les États-Unis ont exécuté mercredi une condamnée à mort, malgré un ultime appel à la clémence du pape François. Devant le Congrès américain, l'évêque de Rome avait plaidé jeudi avec force pour l'abolition de la peine capitale.
"A 00h21 suivant l'ordre de la cour, Kelly Gissendaner a été exécutée conformément à la loi. Elle a fait une dernière déclaration et demandé une prière", a annoncé la porte-parole de l'administration pénitentiaire de l'État de Géorgie.
La détenue de 47 ans a reçu une injection létale, devenant la première femme exécutée depuis 1945 dans cet État du sud-est des États-Unis. Elle avait comploté avec son amant pour assassiner son mari en 1997.
Des dizaines de personnes soutenant la quadragénaire ont veillé à l'extérieur de sa prison, en priant et en chantant des cantiques, dans l'espoir de voir un des recours accepté.
L'affaire Gissendaner a pris un relief particulier: dans un discours historique prononcé au Congrès lors de son récent voyage à Washington, le pape avait affirmé sa ferme opposition à la peine de mort.
Et, dans une lettre mardi, le représentant aux États-Unis du Vatican, l'archevêque Carlo Maria Vigano, a enfoncé le clou en implorant, au nom du souverain pontife, que la sentence de Kelly Gissendaner soit commuée "en une peine traduisant à la fois la justice et la pitié".
Conduite exemplaire
Seizième femme exécutée aux États-Unis depuis le rétablissement de la peine capitale en 1976, Mme Gissendaner aurait dû mourir en février, puis en mars. Son exécution avait été suspendue par deux fois in extremis, d'abord à cause d'une tempête de neige, ensuite en raison de l'aspect "trouble" du produit létal qu'on devait lui injecter.
Ses partisans ont en vain affirmé que cette femme avait eu une conduite exemplaire derrière les barreaux, ayant redécouvert la foi et suivi des études de théologie qui l'ont conduite à aider de nombreuses détenues.
Revigorés par l'appui papal à leur cause, les militants contre la peine de mort aux États-Unis continueront cette semaine à confronter leurs espoirs à l'épreuve de la réalité. Mercredi, Richard Glossip, 52 ans, doit lui aussi subir une injection létale dans l'État central de l'Oklahoma.