Trois des quatre Irano-Américains libérés samedi par Téhéran dans le cadre d'un échange contre des ressortissants iraniens poursuivis aux Etats-Unis, ont pris place à bord d'un avion pour la Suisse dimanche matin.
Mais selon plusieurs médias américains, le quatrième ne se trouvait pas dans cet appareil pour une raison indéterminée à ce stade. La localisation de Nosratollah Kosravi, sur lequel peu de détails sont disposnibles, n'était pas connue.
A Washington, un haut responsable américain avait indiqué plus tôt dimanche que «tous les citoyens américains détenus ont été libérés et ceux qui ont souhaité quitter l'Iran sont partis», sans autre détail.
Le président américain Barack Obama devait faire une déclaration sur l'Iran dimanche à 15H45 GMT.
La télévision d'Etat iranienne avait indiqué que les quatre prisonniers irano-américains avaient pris place à bord d'un «avion spécial suisse» à destination de Berne en Suisse.
L'ambassadeur iranien à l'ONU, Gholam-Ali Koshroo, a déclaré que la Suisse, qui représente les intérêts des Etats-Unis en Iran, avait joué un «rôle positif et facilité» l'échange sans précédent entre les deux pays qui n'ont pas de relations diplomatiques depuis 1980.
De son côté, le quotidien Washigton Post a confirmé dimanche matin que son correspondant à Téhéran Jason Rezaian avait été libéré de la prison d'Evine à Téhéran et avait quitté le pays sain et sauf.
«Nous sommes soulagés que le cauchemar de Jason et de sa famille, qui a duré 545 jours, soit enfin terminé», a déclaré le directeur de publication Frederick Ryan dans un communiqué.
Rezaian a quitté l'Iran à bord d'un avion avec sa femme Yeganeh Salehi, a ajouté le Post.
Jason Rezaian, 39 ans, avait été arrêté en juillet 2014 à son domicile de Téhéran où il travaillait comme correspondant du quotidien américain depuis deux ans. Il a été condamné le 11 octobre 2015 à une peine de prison dont la durée n'a jamais été annoncée.
Il était jugé pour «espionnage» et «collaboration avec des gouvernements hostiles», faits pour lesquels il encourait jusqu'à 20 ans de prison.
Le quotidien américain s'est dit «extrêmement reconnaissant à tous ceux qui ont joué un rôle» dans la libération du journaliste, et a remercié ceux qui «à travers le monde ont pris la parole au nom de Jason et contre la rigoureuse mise en isolement qui lui a été injustement infligée».
De plus, la famille de l'ancien Marine américain Amir Hekmati, qui avait été condamné à mort en Iran en 2012 pour espionnage et dont la peine avait été commuée à dix ans de prison, a annoncé qu'il avait été remis en liberté par Téhéran, et qu'il «était dans un avion pour quitter le pays».
Amir Hekmati, 32 ans, avait été arrêté en août 2011 durant une visite à sa grand-mère en Iran. Reconnu coupable d'espionnage au profit de la CIA en dépit des démentis de Washington, il avait été condamné à mort en janvier 2012 mais sa peine avait été annulée deux mois plus tard par la Cour suprême iranienne qui l'avait ensuite commuée en une peine de dix ans de prison.
Après avoir passé 16 mois à l'isolement, il avait été autorisé peu avant septembre 2013 à rencontrer ses proches, recevoir des livres et écrire des lettres.
L'épouse du pasteur protestant Saïd Abedini, 35 ans, a tweeté dans la matinée: «Saïd a enfin quitté le sol iranien et est désormais en route vers la Suisse. Merci pour vos prières».
Arrêté en septembre 2012 lors d'une visite en Iran, il a été condamné en appel en 2013 à huit ans de prison pour avoir organisé une étude biblique.