Plusieurs centaines de personnes ont manifesté jeudi à Paris contre la visite du président iranien Hassan Rohani en France, en dénonçant les atteintes aux droits de l'homme et la peine de mort pratiquée à Téhéran.
Dans une tribune sur internet, une soixantaine de parlementaires français ont également appelé le président François Hollande à "exiger" de son homologue "la libération des prisonniers politiques".
La manifestation la plus importante a rassemblé quelque 800 personnes, selon une journaliste de l'AFP sur place, pour une marche à l'appel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), coalition d'opposants en exil dont les plus connus sont les Moudjahidine du Peuple.
Les participants ont défilé de la place Denfert-Rochereau, dans le sud de Paris, jusqu'aux Invalides, au centre de la capitale, où le président iranien avait eu droit en début de journée aux honneurs militaires.
"En tant que haut responsable durant les 37 années de la dictature religieuse en Iran, Rohani a trempé dans toutes les atrocités de ce régime", a dénoncé Maryam Radjavi, présidente du CNRI.
Chiffrant à environ 2.000 le nombre d'exécutions capitales dans le pays depuis l'arrivée au pouvoir de M. Rohani en 2013, elle a dénoncé la "façade de modération" du chef de l'Etat, "grande supercherie visant à attirer l'aide occidentale" à Téhéran.
"Comment est-ce qu'on peut dérouler un tapis rouge à quelqu'un qui met la peine de mort au sommet de son fonctionnement politique, pour avoir des contrats, pour avoir des marchés? Je trouve cela parfaitement inacceptable", s'est insurgé l'eurodéputé écologiste français José Bové.
Sur un pont de la capitale à proximité de la tour Eiffel, des militantes Femen ont accroché de leur côté une banderole proclamant en anglais: "Bienvenue Rohani, exécuteur de la liberté" ("Welcome Rouhani, executioner of freedom", ndlr).
Près de l'Assemblée nationale, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées jeudi après-midi à l'appel de plusieurs organisations juives.
Les protestataires, dont certains arboraient le drapeau israélien, ont déployé une grande banderole montrant le tapis rouge du perron de l'Elysée se transformant en une mare de sang et clamant "Tapis rouge sang pour Rohani, ne mettons pas les droits de l'Homme sous le tapis".
Selon Amnesty International, la République islamique est le pays qui exécute le plus de mineurs au monde. Reporters Sans Frontières a dénoncé un pays devenu "l'une des cinq plus grandes prisons au monde pour les journalistes".