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États-Unis: deuxième tentative d'exécution pour un condamné

dépêche de presse du 16 mars 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Etats-Unis
WASHINGTON |  La justice américaine a donné mercredi son feu vert à l'exécution d'un prisonnier qui avait survécu à une première injection létale conclue sur un échec.

Le 15 septembre 2009, Romell Broom, reconnu coupable d'avoir violé et tué une adolescente, avait été conduit dans la chambre de la mort de sa prison de Lucasville, dans l'État de l'Ohio.

Pendant deux heures, les agents pénitentiaires avaient tenté de lui poser un cathéter veineux devant permettre de lui injecter des substances mortelles.

Mais, face à l'impossibilité de trouver une veine convenable chez le condamné qui se plaignait des douleurs causées par les multiples piqûres, l'exécution avait été suspendue.

M. Broom était alors revenu dans sa cellule du couloir de la mort où il a passé les cinq dernières années.

Mais, dans un arrêt rendu mercredi par la cour suprême de l'Ohio, les juges à une majorité de quatre contre trois se sont prononcés pour une nouvelle tentative.

En 2009 «les substances de l'injection ne sont jamais passées dans la perfusion intra-veineuse», fait valoir la cour dans son jugement consulté par l'AFP.

En conséquence de quoi, juge-t-elle, «l'exécution n'a jamais commencé».

«Nous ne pensons pas que le fait de permettre l'exécution de Broom choquera la conscience de la population», ajoutent les juges.

Dans une opinion de désaccord, le magistrat William O'Neill confie «ressentir des frissons» à l'évocation du calvaire subi il y a cinq ans par Romell Broom.

«Sont en jeu pas seulement les droits d'un condamné. Il y a aussi des fonctionnaires qui ont subi le traumatisme personnel de tenter en vain d'exécuter un être humain. Et nous, la société, leur disons: “Allez-y, recommencez”», a-t-il écrit.

Les États-Unis ont connu plusieurs exécutions «ratées» depuis janvier 2014, dont celles de Dennis McGuire, décédé dans l'Ohio après 25 longues minutes qui l'ont vu suffoquer, Clayton Lockett, qui a succombé dans l'Oklahoma au bout de 43 minutes de râles et convulsions, ou Joseph Wood, dont l'agonie a duré deux heures en Arizona.

Le 8e amendement de la Constitution américaine bannit les «peines cruelles ou inhabituelles».
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