Le Japon a exécuté vendredi deux condamnés à mort, a annoncé le gouvernement, tandis que des organisations internationales de défense des droits de l'Homme continuent d'appeler le pays à renoncer à la peine capitale.
"Deux condamnés à mort ont été exécutés, Yasutoshi Kamata et Junko Yoshida", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de la Justice, confirmant des informations de presse.
Le premier, âgé de 75 ans, avait tué cinq personnes dont une fillette de neuf ans entre 1985 et 1994, la seconde, une ancienne infirmière de 56 ans, avait commandité le meurtre de deux hommes à la fin des années 1990 pour percevoir des indemnités d'assurance, a rapporté l'agence Kyodo.
Le Japon et les Etats-Unis sont les seules démocraties industrialisées à appliquer la peine capitale, une pratique régulièrement dénoncée par les associations internationales de défense des droits de l'Homme.
"Bien que 140 pays environ aient déjà abandonné la peine de mort ou suspendu les exécutions depuis plus d'une décennie, le gouvernement japonais tourne le dos à cette tendance", a déclaré à l'AFP Hideki Wakabayashi, secrétaire général d'Amnesty International Japon.
Les organisations soulignent en outre que le système japonais est cruel car les condamnés peuvent attendre leur exécution pendant des années et ne sont informés du moment de leur mort que quelques heures avant.
Les sondages montrent cependant que la peine capitale est largement soutenue par les Japonais. Deux condamnés à mort avaient été pendus en décembre au Japon, dont pour la première fois un homme jugé par une cour comprenant des citoyens jurés aux côtés de magistrats professionnels.
L'Union européenne avait alors protesté contre ces exécutions, appelant "les autorités japonaises à adopter un moratoire". "La peine de mort est cruelle et inhumaine et n'a jamais fait montre d'un quelconque effet dissuasif contre les crimes", soulignait le communiqué.
Les pendaisons de vendredi portent à 16 le nombre total de condamnés à mort exécutés depuis le retour au pouvoir fin 2012 du Premier ministre de droite Shinzo Abe.