La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (la Commission) déplore profondément l'exécution de MM. Mohammad Bakri Mohammad Haroun, Hani Mustafa Amin Amir, Muhammad Ali Afifi Badawi, Abdel Rahman Said Rizq Abu Srei', Khalid Faraj Mohamad Ali, et Islam Said Ahmad Ibrahim, le 17 mai 2015 en République Arabe d'Égypte.
Ces exécutions sont en violation de la demande de sursis à l'application de la peine de mort concernant ces personnes, formulée par la Commission à l'endroit du Gouvernement de la République Arabe d'Egypte, conformément à l'article 98 de son Règlement intérieur.
La Commission réitère son opposition à l'imposition de la peine de mort car elle constitue une violation de l'article 4 de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples (la Charte), qui interdit expressément la privation arbitraire du droit à la vie et garantit l'intégrité physique de la personne humaine. L'article 5 de la Charte interdit également les peines ou les traitements cruels, inhumains ou dégradants.
La Commission rappelle sa position en faveur de l'abolition de la peine de mort en Afrique qui est fondée sur diverses raisons, à savoir : il n'existe aucune preuve concluante de la valeur dissuasive de la peine de mort ; toute erreur judiciaire dans l'application de la peine de mort est irréversible et irréparable ; et il existe d'autres punitions plus efficaces qui peuvent être imposées à la place de la peine de mort.
La Commission prie instamment le Gouvernement de la République Arabe d'Egypte d'observer un moratoire sur l'exécution de la peine de mort, conformément aux résolutions CADHP/Rés.42 (XXVI) de la Commission et 62/149 de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Banjul, le 21 mai 2015