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Le dernier prisonnier connu de Tiananmen devrait être libéré cette année

dépêche de presse du 3 mai 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Chine
(Pékin) Les autorités chinoises devraient libérer cette année le dernier connu des prisonniers arrêtés et emprisonnés après la répression sanglante des manifestations prodémocratiques de la place Tiananmen en 1989, a indiqué mardi la Dui Hua Foundation, une ONG de défense des droits de l'homme.

Miao Deshun, âgé de 51 ans, est la dernière personne connue encore emprisonnée en Chine pour sa participation au mouvement de 1989, mais il devrait retrouver sa liberté en octobre prochain, a expliqué Dui Hua, organisation basée aux États-Unis.

Reconnu coupable d'incendie criminel pour avoir supposément jeté des paniers sur un tank en feu, M. Miao avait été condamné en août 1989 à la peine de mort avec sursis, commuée deux ans plus tard en emprisonnement à vie.

En 1998, sa sentence avait été ramenée à 20 ans de prison, mais Miao Deshun a bénéficié de plusieurs réductions de peine pour bonne conduite, dont un verdict en mars dernier de la Cour intermédiaire numéro un de Pékin, a précisé Dui Hua.

M. Miao, qui souffre d'hépatite B et de schizophrénie, n'a plus aucun contact avec le monde extérieur "depuis de nombreuses années" et sa famille a cessé ses visites il y a plus d'une décennie, ajoute encore l'ONG.

Dui Hua rappelle, en citant une source officielle, qu'au moins 1.600 personnes avaient été emprisonnées dans toute la Chine après les manifestations de 1989, mais reconnaît n'avoir pas retrouvé la trace de beaucoup d'entre eux.

Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, après sept semaines de mobilisation de manifestants qui exigeaient des réformes démocratiques en Chine, soldats et blindés du régime communiste avaient donné l'assaut en ouvrant le feu sur la foule jusqu'à la place Tiananmen, au centre de la capitale.

Aucun bilan définitif officiel n'a été fourni, mais des sources indépendantes font état de plusieurs centaines et jusqu'à plus d'un millier de morts.

Le 25e anniversaire de l'évènement —encore tabou en Chine populaire— avait donné lieu en 2014 à une censure féroce sur les réseaux sociaux et à une répression accrue, avec l'arrestation d'intellectuels, d'artistes et d'avocats.
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