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Turquie: réintroduire la peine de mort serait la fin des négociations d'adhésion à l'UE

dépêche de presse du 18 juillet 2016 - Agence mondiale d'information - AFP
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Berlin - La réintroduction en Turquie de la peine de mort, évoquée dimanche par le président Recep Tayyip Erdogan après le putsch raté, serait la fin des négociations d'adhésion d'Ankara à l'UE, a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement allemand.

Steffen Seibert a par ailleurs dénoncé les scènes révoltantes d'arbitraire et de vengeance perpétrées à l'encontre de soldats soupçonnés d'avoir participé au putsch contre M. Erdogan.

L'Allemagne et l'UE ont une position claire: nous rejetons la peine de mort catégoriquement, a déclaré Steffen Seibert lors d'un point de presse gouvernemental. L'introduction de la peine de mort en Turquie signifierait en conséquence (pour Ankara) la fin des négociations d'adhésion à l'Union européenne, a-t-il prévenu.

L'UE est une communauté de valeurs et une communauté unie autour de l'idée que la peine de mort se situe hors de ses valeurs, a souligné M. Seibert, selon lequel certaines déclarations venues de Turquie sont inquiétantes.

Le gouvernement allemand condamne la tentative de coup d'Etat, a poursuivi le porte-parole, ajoutant que désormais, l'Etat de droit devait prévaloir.

Le chef de l'Etat islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a évoqué dimanche une possible réintroduction de la peine capitale en Turquie, après le putsch manqué mené dans la nuit de vendredi à samedi par un groupe de militaires. Ankara avait aboli la peine de mort en 2004 dans le cadre de sa candidature à l'UE.

Nous avons vu dans les premières heures après l'échec du putsch des scènes révoltantes d'arbitraire et de vengeance envers des soldats, en pleine rue, a par ailleurs dénoncé M. Seibert.

Une telle chose est inacceptable, a-t-il insisté.

Et dans ce contexte, il faut également dire clairement : cela soulève de graves questions et des doutes lorsque, un jour après la tentative de putsch, 2.500 juges se voient relevés de leurs fonctions, a encore dit M. Seibert.

L'inquiétude montait lundi en Allemagne, et plus largement au sein de la communauté internationale, face à la vague de répression qui touche la Turquie depuis le coup d'Etat manqué mené par un groupe de militaires dans la nuit de vendredi à samedi.

Depuis, la chasse aux mutins, désormais officiellement qualifiés de terroristes, se poursuit. Au moins 290 personnes ont été tuées pendant la tentative de putsch et 6.000 personnes sont actuellement en garde à vue.
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