TOKYO - La Cour d'appel de Tokyo a maintenu la peine de mort prononcée à l'encontre d'un responsable de l'ancienne secte Aum Vérité Suprême condamné au gibet en 2000 pour le meurtre d'un avocat anti-secte et de sa famille.
Kiyohide Hayakawa, 54 ans, co-fondateur de la secte, avait été reconnu coupable notamment de l'assassinat en 1989 d'un avocat, de sa femme et de leur garçonnet d'un an. Les corps, enterrés, n'avaient été découverts par la police qu'en septembre 1995.
M. Hayakawa a également été tenu responsable de la construction d'une usine chimique, près du QG de la secte, au pied du Mont Fuji (centre), qui a servi à produire le gaz sarin utilisé lors du spectaculaire attentat du métro de Tokyo qui avait tué 12 personnes et empoisonné des milliers d'autres en 1995.
Estimant que "le jugement initial reconnaissant le rôle crucial (de M. Hayakawa) était équitable", le juge a rejeté l'appel.
Debout, vêtu d'un costume gris et d'une chemise ouverte, le condamné a écouté sans ciller la sentence du juge, puis se courbant légèrement, il est retourné dans son box, gribouillant quelques notes sur un carnet et souriant au public comme s'il reconnaissait quelqu'un, selon l'agence de presse Jiji.
Le père d'une des victimes a supplié le meurtrier de ne pas se pourvoir en cassation et d'assumer sa condamnation à mort.
"Notre conviction qu'il doit faire face à la peine capitale demeure inchangée même si cela n'apaisera pas notre chagrin", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Toutefois, un avocat de la défense a affirmé que son client allait se pourvoir en cassation, arguant que M. Hayakawa avait agi sous l'influence du gourou de la secte, Asahara, également condamné à la pendaison en février dernier au terme d'un procès-fleuve qui a duré près de huit ans.
Au total 12 anciens disciples de la secte, dont son gourou fondateur, ont été condamnés à mort mais aucun n'a été exécuté jusqu'à présent.