PÉKIN, Chine — Des chirurgiens provenant de partout sur la planète étaient réunis à Pékin lundi, au moment où la Chine tente de convaincre le monde que ses hôpitaux ont bel et bien cessé de transplanter des organes prélevés sur des détenus ayant été exécutés.
Des médecins membres notamment de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de la Transplantation Society montréalaise ont félicité les autorités chinoises pour les réformes adoptées dans ce domaine, notamment l'interdiction totale imposée l'an dernier sur la transplantation d'organes provenant de condamnés à mort.
La Chine exécute plus de prisonniers que n'importe quel autre pays et plusieurs craignent que cela ne donne lui à des dérapages dans un pays où le taux de dons d'organes compte parmi les plus bas de la planète. Le commerce illicite des organes humains a également cours depuis longtemps en Chine.
Les médecins qui participaient à la conférence de lundi ont raconté avoir rencontré des patients et visité des hôpitaux à travers le pays. Ils affirment que les chiffres fournis par le régime en ce qui concerne les médicaments donnés aux récipiendaires d'organes correspondent au nombre officiel de transplantations.
Plusieurs experts ont salué les progrès chinois, sans pour autant confirmer que la pratique controversée a bel et bien cessé.
Une étude publiée en 2011 par l'ancien ministre adjoint chinois de la Santé, le docteur Huang Jiefu, révélait que 90 pour cent des transplantations effectuées en Chine à partir de cadavres utilisaient les organes de condamnés à mort.
Le docteur Huang a également fait savoir que le médecin et l'hôpital soupçonnés d'avoir transplanté à un Canadien, plus tôt cette année, un rein provenant d'un condamné ont perdu le droit de réaliser de nouvelles transplantations.
L'ancien président de la Transplantation Society, le docteur Philip O'Connell, a dit qu'il est primordial de continuer à dialoguer avec la Chine pour assurer une évolution positive de la situation.