Tchad : coalition pour l'abolition de la peine de mort

APA-N'Djamena (Tchad) - Une Coalition nationale contre la peine de mort au Tchad (CNCPMT) a été mise sur pied par neuf organisations de la société civile qui comptent de par leurs démarches obtenir l'abolition de la peine de mort, a appris, APA, lundi.

Les neuf associations de la société civile pour l'essentiel des défenseurs des droits de l'Homme, vont pour ce faire mener une série d'activités relatives à la sensibilisation de la population sur l'inutilité de la peine de mort, l'organisation de débats publics et d'un plaidoyer auprès des autorités et des députés, a expliqué le coordonnateur de la coalition, l'avocat Nodjitoloum Salomon.

«Il n'a jamais été prouvé, a-t-il ajouté, que la peine de mort est plus dissuasive que les autres formes de châtiment, bien au contraire. Des études ont montré que la peine de mort est susceptible d'entrainer une hausse de crimes violents, car elle contribue à banaliser des comportements brutaux. La plupart des criminels pensent qu'ils ne seront pas arrêtés et punis dès lors que la question de savoir s'ils risquent la peine de mort ou la prison à vie ne se pose pas. Le meilleur moyen d'agir préventivement contre le crime violent n'est pas l'imposition des peines plus sévères mais la garantie que tout crime sera puni».

Des études ont montré que la peine de mort est susceptible d'entrainer une hausse des crimes violents et contribue à banaliser des comportements brutaux, a soutenu maître Nodjitoloum Salomon d'après qui la peine de mort est surtout appliquée aux minorités, aux pauvres, aux membres des groupes ethniques ou religieux.

Quelquefois, elle est utilisée comme un instrument de répression politique, a affirmé le coordonnateur de la CNCPMT, Nodjitoloum Salomon.

Le Tchad avait aboli la peine avant de la rétablir par la loi n° 034 d'août 2015 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme lorsque le pays avait été frappé par une série d'attentats jusque dans la capitale, N'Djaména.