Des rapporteurs de l'Onu chargés des droits de l'Homme ont appelé jeudi l'Iran à suspendre l'exécution de Hamid Ahmadi, condamné pour des actes commis alors qu'il était mineur et dont les aveux auraient été obtenus sous la torture.
Sa pendaison est prévue samedi, selon les quatre rapporteurs spéciaux de l'Onu (Rapporteur pour les droits de l'Homme en Iran, Rapporteur sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Rapporteur sur la torture et le Rapporteur sur les droits des enfants).
"Les garanties les plus strictes en matière de procès équitable (...) n'ont pas été respectées et les allégations de torture et d'aveux obtenus sous la contrainte n'ont pas été prises en considération durant l'enquête", ont-ils déploré dans un communiqué. Ils soulignent aussi que "les normes internationales interdisent catégoriquement l'imposition et l'exécution de la peine de mort aux personnes de moins de 18 ans". C'est la troisième fois que son exécution est programmée, ont-ils précisé. Les deux précédentes fois, son exécution avait été suspendue à la dernière minute.
Hamid Ahmadi a été déclaré coupable de l'homicide à l'arme blanche d'un jeune homme, lors d'une bagarre entre cinq garçons qui s'était produite en 2008, selon les Rapporteurs.
Il a été condamné à mort en première instance en 2009 alors qu'il n'avait que 17 ans. La Cour suprême a tout d'abord annulé le verdict en novembre 2009, en raison de doutes quant au témoignage de plusieurs témoins clés, mais a finalement confirmé la sentence en novembre 2010.
En 2015, il s'est vu accorder un nouveau procès, grâce aux nouvelles dispositions sur les condamnations de mineurs, introduites dans le Code pénal iranien en 2013. A l'issue de ce procès, il a été une nouvelle fois condamné à mort.
Selon Amnesty International, Hamid Ahmadi a été arrêté le 5 mai 2008, après qu'il eut appelé la police pour signaler un homicide à l'arme blanche, dans lequel il a affirmé n'avoir joué aucun rôle direct.
Il a été détenu "pendant trois jours dans une cellule immonde qui sentait l'urine, au poste de police de Siaklak, sans avoir la possibilité de consulter un avocat ni d'entrer en contact avec sa famille", indique l'ONG.
Toujours selon Amnesty, il a déclaré que durant cette période, des policiers l'ont poussé face contre terre, lui ont lié les mains et les pieds ensemble dans une position douloureuse, l'ont attaché à un poteau dans la cour du centre de détention et lui ont donné des coups de pied dans les parties génitales.