Les Etats qui maintiennent et appliquent la peine de mort sont de plus en plus isolés, alors que le 10 octobre 2017 marque le 40e anniversaire de l'adoption de la Déclaration de Stockholm, premier manifeste international en faveur de l'abolition de la peine de mort, indique mardi Amnesty International. Après 40 ans de lutte contre la peine capitale, le nombre de pays ayant totalement aboli la pratique est passé de 16 à 105.
"Les États qui maintiennent et appliquent la peine de mort sont de plus en plus isolés et doivent prendre des mesures afin de rejoindre la tendance mondiale", pointe Amnesty International, à l'occasion de la 15e Journée mondiale contre la peine de mort. En 2016, 23 Etats ont procédé à des exécutions, un petit groupe d'entre eux - la Chine, l'Iran, l'Arabie saoudite, l'Irak et le Pakistan - étant responsables de la vaste majorité de ces exécutions, selon Amnesty. Si 105 pays ont totalement aboli la peine de mort, 36 autres Etats ont abrogé la peine capitale pour les crimes de droit commun (meurtre, par exemple) ou cessé dans la pratique, même si elle demeure inscrite dans leur législation. La nouvelle édition de la Journée mondiale contre la peine de mort se focalise sur le lien entre peine de mort et pauvreté. "Les recherches montrent que les personnes issues de milieux socioéconomiques défavorisés sont prises de manière disproportionnée dans les filets du système judiciaire pénal et sont plus susceptibles de se voir appliquer la peine de mort", souligne Amnesty. Ces personnes ne peuvent souvent pas s'offrir les services d'un avocat. Leur habilité à se frayer un chemin au travers des procédures pénales dépend également de leur niveau d'alphabétisation et réseaux d'influence. Amnesty International Belgique francophone profite de cette journée pour lancer une pétition en faveur d'individus condamnés à la peine de mort en Malaisie, au Bénin et aux Etats-Unis.