L'un des détenus les plus célèbres de France, Patrick Henry, condamné à la prison à vie en 1977 pour le meurtre d'un enfant et naguère symbole de la lutte contre la peine de mort, a obtenu vendredi une suspension de peine en raison d'un cancer avancé, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
"Ayant exécuté une peine de réclusion criminelle à hauteur de quarante années d'enfermement et compte tenu de la maladie mortelle dont il souffre, nul ne peut raisonnablement considérer cette décision comme une faveur judiciaire injustifiée", a déclaré son avocat Hugo Lévy en saluant la décision des juges.
Les autorités judiciaires locales ont autorisé Patrick Henry, aujourd'hui âgé de 64 ans, à sortir dès samedi.
Le jugement, que l'AFP a pu consulter, souligne que "les médecins s'accordent pour considérer que l'état de santé de M. Patrick Henry est durablement incompatible avec la détention".
Condamné en 1977 à la prison à vie pour le meurtre du petit Philippe Bertrand, 7 ans, Patrick Henry est l'un des plus anciens détenus de France.
Il fut aussi un symbole en son temps de la lutte contre la peine de mort, échappant de justesse à la guillotine, grâce notamment à la plaidoirie de son avocat Robert Badinter, ancien ministre de la Justice qui avait fait abolir en France la peine capitale en 1981.
Libéré sous conditions en 2001, Patrick Henry était retourné derrière les barreaux après avoir été interpellé en Espagne avec 10 kilos de cannabis en 2002. Il avait ensuite présenté plusieurs demandes de libération conditionnelle, jusque-là sans succès.
Mais selon les juges, cette fois, "la motivation financière, qui a toujours guidé les passages à l'acte de Monsieur Patrick Henry, semble pouvoir être écartée" car sa "sortie sera entièrement prise en charge sur un plan matériel et financier par un couple d'amis qui le soutient depuis 25 ans".