(Agence France-Presse) Paris - Trois Françaises sont détenues en Irak pour avoir rejoint le groupe État islamique et dans l'attente de leur procès dans ce pays où elles risquent la peine de mort, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
Ces femmes avaient été capturées après la chute de Mossoul en juillet et sont incarcérées à Bagdad, a précisé une autre source proche de l'enquête, confirmant une information de la radio RMC.
La première, âgée de 28 ans, est partie dans la région irako-syrienne en 2015 avec son mari, qui aurait été tué. Elle est détenue avec sa fille, née sur place.
«On ne sait pas de quoi on l'accuse exactement, quelles sont ses conditions de détention et si elle a les moyens de se défendre», a relevé son avocat Martin Pradel, déplorant n'avoir «aucun retour» du ministère français des Affaires étrangères, mais «uniquement quelques informations de la Croix Rouge».
La deuxième femme, Melina, 27 ans, partie sur zone en 2015, est détenue avec son enfant âgé de quelques mois. Les trois premiers ont été rapatriés.
«Nous attendons de la France, si Melina devait être condamnée à mort, la même intensité de mobilisation que celle qu'elle a déployée ou déploie pour les autres Français condamnés à mort, notamment Serge Atlaoui», ont souligné ses avocats Me William Bourdon et Vincent Brengarth.
Les autorités françaises ont fourni d'intenses efforts diplomatiques afin d'éviter l'exécution de M. Atlaoui, condamné à mort en Indonésie où il est accusé de trafic de drogue.
Dimanche, la justice irakienne a condamné à mort une djihadiste allemande qui avait rejoint l'EI, une première pour une femme européenne. En septembre, elle avait pour la première fois prononcé la peine capitale contre un djihadiste russe. En décembre, un Suédois d'origine irakienne a été exécuté, avec 37 autres personnes condamnées pour «terrorisme».
Les autorités irakiennes n'ont jamais indiqué officiellement le nombre de djihadistes faits prisonniers pendant la contre-offensive des forces pro-gouvernementales qui ont réussi à chasser l'EI de tous ses centres urbains d'Irak en 2017.
Quelques dizaines de djihadistes français se trouvent actuellement dans des camps ou des prisons en Irak et en Syrie avec plusieurs dizaines de mineurs, d'après une source proche du dossier.