Deux États américains, l'Alabama et la Géorgie, se préparaient jeudi à exécuter chacun un condamné à mort, malgré d'ultimes recours judiciaires lancés par les avocats des prisonniers.
Dans l'Alabama, Michael Eggers, 50 ans, doit recevoir une injection létale à 18h00 locales. Un jury l'a condamné à la peine capitale pour l'enlèvement et le meurtre d'une femme en 2000.
Ses défenseurs affirment qu'il est atteint d'hallucinations, de délire de persécution et d'autres troubles psychiques graves. Ils ont saisi la Cour suprême des États-Unis pour demander un sursis à l'exécution.
La dernière exécution prévue dans l'Alabama, le mois dernier, avait suscité la controverse: elle a été suspendue au terme d'une soirée éprouvante, les agents pénitentiaires ne parvenant pas à perfuser le condamné, gravement malade. Les avocats du prisonnier avaient averti que son exécution risquait de se transformer en séance de torture.
La Géorgie doit elle exécuter à 19h00 locales Carlton Gary, 67 ans, reconnu coupable d'avoir tué trois femmes en 1977.
Dans un communiqué mercredi, la commission des grâces et libérations conditionnelles de la Géorgie a écarté toute mesure de clémence au bénéfice de M. Gary.
De septembre 1977 à avril 1978, la ville de Columbus dans l'État de Géorgie avait été le théâtre de violentes agressions contre des femmes âgées, des actes qui avaient suscité une véritable psychose chez les habitants.
Les victimes, âgées de 59 à 89 ans, avaient été passées à tabac, violées et étranglées, souvent avec leurs propres collants. Sept femmes avaient perdu la vie, deux avaient été blessées.
Les procureurs ont toujours maintenu qu'un seul et même homme avait commis ces attaques et Carlton Gary, arrêté en 1984, a été présenté comme le «tueur aux collants». Les procureurs fondent leur conviction sur des aveux qu'aurait passés le prisonnier, ainsi que sur des empreintes digitales l'impliquant dans certains des crimes.
Les avocats de Carlton Gary rejettent toutefois cette thèse, en affirmant que de nouvelles méthodes de police scientifique permettent de disculper leur client. Ils ont également lancé d'ultimes recours judiciaires, jusqu'à la Cour suprême américaine.