Le chef d'un mouvement spirituel ésotérique jugé "déviant" par les autorités iraniennes a été libéré après près de huit ans de prison, a-t-on annoncé mardi de source officielle.
Mohammad Ali Taheri était visé par "plusieurs procès" et avait été condamné à plusieurs reprises, a indiqué Mizan Online, l'agence de presse de l'autorité judiciaire.
"Ces affaires ont fait récemment l'objet d'un débat en cour d'appel et il a été condamné à deux peines de sept ans et demi de prison [...] dont seulement une est applicable", a ajouté Mizan en citant Gholamhossein Esmaïli, le porte-parole de l'autorité judiciaire.
M. Taheri, qui est désormais libre compte tenu de son temps passé en détention, a également été condamné à verser une amende et est visé par certaines mesures restrictives, a ajouté M. Esmaïli sans donner davantage de précision ni indiquer la date à laquelle le prisonnier avait été libéré.
Sans aucune formation religieuse, M. Taheri, avait créé au début des années 2000 une fondation à vocation artistique et culturelle baptisée "Erfan-é kayhani" ("Mysticisme cosmique").
Accusé d'activités "sataniques" et d'exercice illégal de la médecine, il avait été arrêté en mai 2011 et condamné à mort par deux fois (en 20015 et 2017), notamment pour "insultes aux valeurs sacrées" et "corruption sur terre", un des chefs d'accusation le plus grave en République islamique d'Iran.
Ces deux condamnations à mort, dénoncées par l'ONU et le département d'Etat américain, avaient été cassées par la cour suprême qui avait ordonné que son cas soit rejugé.
Au fil des ans, plusieurs dizaines de membres de son groupe qualifié officiellement de "déviant" ont été arrêtés, notamment pour avoir manifesté contre sa condamnation à mort.