Les Nations unies ont exhorté vendredi l'Iran à ne pas procéder à l'exécution "imminente" d'un membre de l'ethnie baloutche, critiquant une série récente de pendaisons, dont certaines victimes étaient issues de minorités ethniques.
"Nous condamnons fermement la série d'exécutions - au moins 28 - depuis mi-décembre, dont celles de certains membres de minorités", a dénoncé sur Twitter la Commission des droits de l'Homme de l'Onu (OHCHR).
"Nous exhortons les autorités à ne pas procéder à l'exécution de Javid Dehghan, à revoir son dossier ainsi que celui d'autres condamnés à mort en respectant la législation sur les droits humains", a-t-elle ajouté.
Les Kurdes vivent au Nord-Ouest du pays, et les Baloutches, dans le Sud-Est. Ces deux zones ont été ces dernières années le théâtre d'attaques sporadiques contre les forces de sécurité perpétrées par des groupes armés revendiquant plus de droit.
Selon Amnesty, Javid Dehghan, 31 ans, a été condamné à mort en mai 2017, accusé d'avoir fait partie d'un groupe armé qui serait impliqué dans une attaque au cours de laquelle deux Gardiens de la révolution ont été tué.
Mails l'ONG estime que le procès a été "profondément injuste", le tribunal se basant sur des "aveux sous la torture", et ignorant les violations des droits perpétrées pendant l'enquête.
"Amnesty international exhorte les autorités iraniennes à ne pas ajouter l'exécution au catalogue choquant des violations des droits humains déjà infligées à Javid Dehghan", selon un communiqué.
L'ONG Iran Human Rights (IHR) a aussi dénoncé cette semaine "un accroissement des exécutions et de la répression contre les Kurdes et les Baloutches", appelant la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains à se mobiliser.
Selon elle, 19 prisonniers baloutches ont été exécutés dans les prions de Mashhad et Zahedan au cours des cinq dernières semaines.
Selon les organisation de défense des droits, l'Iran est parmi les pays qui exécute le plus de prisonniers au monde, derrière la Chine.
La République islamique d'Iran a été particulièrement critiquée à la fin de 2020 pour l'exécution de personnalités connues, dont celle du dissident Rouhollah Zam le 12 décembre (qui fut un temps réfugié en France) et celle du lutteur Navid Afkari le 12 septembre.