L'Iran a fustigé mardi les critiques de l'Allemagne et de l'Union européenne après l'exécution lundi en Iran du dissident iranien naturalisé allemand Jamshid Sharmahd, condamné à mort pour son implication présumée dans un attentat.
Arrêté en 2020, « lors d'un transit à Dubaï » selon sa famille, avant d'être ramené de force en Iran, Jamshid Sharmahd, 69 ans, avait été condamné à mort en février 2023 par un tribunal de Téhéran pour son implication présumée dans un attentat contre une mosquée à Chiraz (sud), qui avait fait 14 morts et quelque 300 blessés en avril 2008.
Lundi, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a condamné le « régime inhumain » iranien. « Aucun terroriste ne bénéficie de l'impunité en Iran. Même s'il est soutenu par l'Allemagne », a rétorqué mardi son homologue iranien Abbas Araghchi sur le réseau social X, bloqué en Iran. « Un passeport allemand n'assure l'impunité à personne, et encore moins à un terroriste criminel. »
Les autorités iraniennes ont ainsi annoncé ce mercredi la convocation de l'ambassadeur d'Allemagne, Markus Potzel, pour protester contre ce qu'il a qualifié de position « interventionniste » de Berlin, qui avait préalablement son ambassadeur à Téhéran pour consultations.
Ce dernier a rencontré mardi à Téhéran le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et « protesté avec la plus grande fermeté contre l'assassinat » du dissident, selon des propos rapportés par la diplomatie allemande.
Le chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs dénoncé l'« hypocrisie » de son homologue de l'UE Josep Borrell, qui a appelé à des « mesures en réponse » à l'exécution du dissident. « L'Europe n'est que synonyme d'hypocrisie », a écrit M. Araghchi sur X, accusant l'UE de ne pas avoir empêché « la tuerie de plus de 50.000 Palestiniens à Gaza ».